Sonoma de Marcos Morau

À corps et à cris... et rythmes tambour

par PAUL K’ROS
Publié le 28 octobre 2022 à 11:36

La dernière création du chorégraphe Marcos Morau « Sonoma » est une saga au féminin qui transpire l’Espagne paysanne par tous ses labeurs, toutes ses croyances, ses imaginaires, ses rythmes, ses danses, ses chants gutturaux, ses battements de tambour, le tout transfiguré à l’aune du surréalisme et de l’œuvre emblématique du cinéaste Luis Buñuel.Elles sont neuf danseuses de la compagnie La Veronal (créée par le chorégraphe à Valence et basée aujourd’hui à Barcelone) s’exprimant à corps et à cris. Elles s’emploient aux travaux du quotidien, se déploient à corps perdu, glissent et tourbillonnent comme des derviches tourneurs, psalmodient comme de mystérieuses prêtresses, se rebellent comme des passionarias, s’égaient et se chamaillent comme une volée de jeunes colombes. Les tableaux s’enchainent, les images se télescopent. Les caissons de spectacle se transforment en cercueils ambulants, les chapeaux andalous glissent comme palets de hockey sur le sol entretenu à tour de bras, les robes blanches s’ouvrent comme des ombrelles et les têtes s’épanouissent de fleurs. Si le propos exprimé en Français par les neuf protagonistes est parfois difficile à saisir compte tenu de l’acoustique de la salle, la bande sonore sature l’espace de ses stridences et de son martellement envoûtant avec toutefois quelques plages de douceur champêtre. Le spectateur est ainsi transporté par une profusion d’images et de sons inédits.Ce spectacle proposé par la scène nationale de La Rose des Vents très suivi par le public (la salle de la Condition publique était pleine à ras bord) constituait un beau prélude au Festival Next qui va démarrer prochainement dans 25 lieux transfrontaliers.

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