> Joséphine de Chloé Alméras Si les tout petits mettent leurs pas dans ceux de cette girafe couleur fluo jaune ocre orangé au museau chapeauté d’une boule noire, ils partiront comme elle le nez au vent pour explorer le monde. Joséphine, curieuse, furète partout, en haut, en bas, dessus, dessous. Elle fait des cerceaux hula hoop avec les nuages et donne à voir une première forme géométrique, le cercle qu’elle retrouve avec les ronds dans l’eau. Elle observe les montagnes, les grandes et les petites : à la notion d’échelle s’ajoute la découverte du triangle. Elle rencontre les animaux qui peuplent les arbres, les galeries souterraines, une manière de vaincre la solitude. Elle qui ne connaît que l’été, rêve de feuilles dorées d’automne, des pousses vertes et des fleurs multicolores du printemps ou de flocons de neige. Formes, couleurs, contraires… cet album tout en carton, au graphisme délicat, aux couleurs qui claquent, les bambins peuvent le manipuler à loisir. Une réussite toute simple et douce.
Seuil jeunesse, 24 pages, 10,50 €.
> Le garçon en fleurs de Jarvis Un bouquet de fleurs a poussé à la place des cheveux de David : tulipes, coquelicots, pavots… Son meilleur ami, croyant bien faire, arrose ce printemps permanent et quand David retire son bonnet, tous les pétales s’envolent, ne laissant que des picots de hérisson. Ses camarades de classe n’osent plus l’approcher alors qu’ils l’appréciaient pour sa gentillesse. Une idée germe dans la tête de son ami : comme Matisse, il peint des fleurs sur du papier qu’il découpe. Tous les élèves de la classe peuvent ainsi confectionner un bouquet sur la tête de David, avant qu’une vraie fleur n’apparaisse, suivie d’autres éclosions. David est original mais les chevelures des autres écoliers aussi se singularisent : boules noires, crépues, blonds ondulants, queues de cheval, tresses africaines… Quand l’imagination ouvre les chemins de la tolérance et de l’acceptation de la différence. Les illustrations déploient la générosité de Jarvis en matière de couleurs. Un bonheur de fable.
École des loisirs, collection Kaléidoscope, dès 3 ans, 36 pages, 13 €.
> Riz, riz, riz ! de Bamco Planter, planter, planter répétés trois fois. Désherber, aussi trois fois. Redresser (le vent a couché le riz). Ohhh ! que la récolte est belle. Faucher… Cui, cui, cui, les oiseaux glanent… Crac crac crac ! une machine de battage sépare le grain de la tige. Ce petit bijou d’album repose sur des jeux astucieux concernant le langage et la répétition de mots ou d’onomatopées, en symbiose avec le travail des agriculteurs, leurs gestes sans cesse renouvelés, rythme régulier usant à la longue. Une manière d’éveiller les tout-petits au métier de l’agriculture, de mettre en lumière les cadences et de placer le jeune lecteur dans l’ambiance sonore des travaux. Si l’album se clôt sur des niam, niam, niam : les enfants sauront d’où provient ce qu’ils ont dans leur assiette. De la belle ouvrage, tout à la fois didactique et ludique. Bamco s’offre même une subtile et facétieuse activité en « fauchant » le mot « faucher » qui apparaît dès lors tranché par une fine ligne blanche.
Rue du Monde, collection Coup de cœur d’ailleurs (Corée), 44 pages, 16 €.
