Christophe Rauck, directeur du Théâtre du Nord, ne se prive pas de rappeler que le théâtre est un des derniers arts collectifs. La scène lilloise vient de nous en offrir une illustration assez époustouflante avec l’accueil récent de deux spectacles événement : Tous des oiseaux, une fresque de quatre heures sur le conflit israélo-palestinien, écrite et mise en scène par Wajdi Mouawad et Thyeste d’après Sénèque, une des pièces les plus violentes du répertoire, superbement portée àla scène par Thomas Jolly. De son côté, la nouvelle promotion de l’école du Nord, 14 comédiens et 4 auteurs àparité, bouillonne d’une juvénile activitétrès prometteuse et il n’est sans doute pas exagéré de dire que la création il y a maintenant 15 ans de cette école supérieure d’art dramatique a totalement changé la donne et procuré un souffle collectif nouveau au Théâtre du Nord. Ajoutons à cette pluridisciplinarité le précieux et talentueux concours de l’atelier de construction de décors, un des rares existants encore en France.
« Départ volontaire » : kafkaïen et paranoïaque
C’est dans cet esprit du collectif que Christophe Rauck s’apprête à présenter (du 14 au 26 mai) Départ volontaire, une pièce commandée au dramaturge Rémi De Vos et annoncée comme une sorte de « délire judiciaire sur le monde de l’entreprise » mettant àl’épreuve un jeune cadre dynamique d’une banque d’affaires désireux de profiter d’un plan de départ volontaire pour se mettre àson compte,embringué malgrélui dans un tortueux et kafkaïen procès avec la direction de son entreprise avec toutes les retombées prévisibles sur ses relations professionnelles et familiales. Si l’auteur est fidèle àl’humour corrosif qu’on lui connaît, ça devrait péter le feu. Nous en reparlerons... Signalons également àla même période mais àl’Idéal Tourcoing, deuxième scène du Théâtre du Nord, la pièce Les Crépuscules écrite et mise en scène par Thomas Piasecki, jeune auteur familier de notre région avec une belle équipe de comédiens du cru...
