Le compositeur est décédé le 7 novembre

Francis Lai : un homme et une âme

Publié le 8 novembre 2018 à 15:34

Le fameux Rimbaud d’Allain Leprest, c’est lui, côté musique. Un peu moins de deux ans après Pierre Barouh, le compositeur Francis Lai laisse une pléiade d’orphelins. Il est mort mercredi 7 novembre.

Lai, un homme beau. Un de ces géants qui fabriquent du patrimoine, ouvrier inspiré et inspirateur. Un de ces mecs « chromosomés » par la musique, grand comme un siècle. Presque. Quatre-vingt-six ans de création. Sûr qu’il composait déjà dans son liquide amniotique. « La musique c’est quelque chose d’inexplicable. C’est un thème facile à mémoriser et c’est ce que cherchait Lelouch, un thème facile à mémoriser à la première écoute », confiait-il en janvier 2017 à l’Agence France Presse, au moment du décès de Barouh, qui était un de ses plus chers amis.

Francis Lai c’est un homme et un homme : Claude Lelouch. Impossible de les dissocier. Vous vous rendez compte ? Lelouch vient de perdre son Mozart. « L’homme de sa vie », a-t-il déclaré jeudi sur RTL.

Francis Lai c’est Un homme et une femme, de Lelouch, dabadabada, etcætera (ne pas oublier qu’il a composé aussi pour d’autres grands réalisateurs comme Henri Verneuil et René Clément, pour en citer deux de mémoire). Francis Lai, ouvrier des notes, une love story à lui seul, c’est un homme et une myriade de voix d’hommes et de femmes : Edith Piaf, Fabienne Thibeault, Nicoletta, Jacqueline Dulac, Yves Montand (A Bicyclette), Françoise Hardy, Noëlle Cordier, Jean Guidoni, Mireille Mathieu, Nicole Croisille, Serge Reggiani, Philippe Léotard, Elton John, Pierre Barouh, Marie Laforêt, Ella Fitzgerald, Dalida, Nana Mouskouri, Petula Clark, Luc Plamondon et bien d’autres. Quand on a traversé autant de tripes et voyagé dans d’aussi diverses cordes vocales, on peut s’en aller tranquille. Mais Francis Lai, c’est d’abord un homme et une âme. Aux alentours de l’hiver, puisque l’homme part, gardons l’âme au chaud, encore un peu, autant qu’on peut…