Documentaire

J’veux du soleil au service de la convergence des luttes ?

par JACQUES KMIECIAK
Publié le 12 avril 2019 à 14:45 Mise à jour le 19 avril 2019

« Ça prend aux tripes. Ce film mérite qu’on le fasse connaître », commente Rene Hocq. Le maire PCF de Burbure sort visiblement ému de la projection en avant-première de J’veux du soleil.

Ce documentaire du cinéaste Gilles Perret et du journaliste et député (France insoumise) François Ruffin, est consacréaux Gilets jaunes. En décembre dernier, en pleine insurrection citoyenne, ils sont allés à la rencontre de cette population en souffrance sur les ronds-points occupés. Ils en tirent une série de portraits qui permet de saisir les raisons d’une légitime colère. En charge de la programmation dans ce cinéma classé« art et essai », Alexandre Dupretz invite, à l’issue de la séance, les spectateurs àdiscuter de façon informelle, autour du pot de l’amitié, avec Lucie Garçon. Une posture en phase avec les pratiques des Gilets jaunes « qui ont inventé une autre façon de faire circuler la parole, un peu plus horizontale », commente cette chargée de cours à l’université de Lille.

« Un antidote aux approches caricaturales des grands médias nationaux comme BFM TV »

Elle appréhende J’veux du soleil comme un « antidote aux approches caricaturales des grands médias nationaux comme BFM TV. Dès le début, ils ont diffuse des images très dégradantes pour le mouvement dans son ensemble ».

Ce documentaire offre-t-il aux Gilets jaunes « de se réapproprier ses moyens de représentation ? », comme le suggère Alexandre Dupretz. « C’est là où le film pose question. François Ruffin donne une image positive du mouvement, mais pour y parvenir, il utilise des codes auxquels nous sommes habitués. Il se met parfois en scène... Entre road movie, reportage et micro-trottoir, ce film est donc aussi un carnet intime où l’auteur exprime ce qu’il ressent », estime Lucie Garçon. Et cette spécialiste du film documentaire de relever « l’émotion collective qui s’est dégagée de cette représentation ». Au point de lever la défiance initiale exprimée par le mouvement ouvrier àl’endroit des Gilets jaunes ? « Je l’espère... », lance l’universitaire.

A voir jusqu’au 30 avril au cinéma Les Étoiles, 102 rue du Périgord, à Bruay-la-Buissière. Renseignements : 03.21.01.75.25