La vie scolaire

par MICHELE LOTH
Publié le 6 septembre 2019 à 18:16

Après avoir assisté à la projection du film La vie scolaire , il ne faut pas quitter la salle sans avoir écouté les paroles d’une chanson composée par Grand Corps Malade. Elles évoquent les émotions de ceux qui viennent « de là où l’arc en ciel n’a pas trois couleurs mais dix- huit », « d’une France cosmopolite où il n’est pas facile de trouver sa route » mais où Grand Corps Malade et Mehdi Idir ont trouvé leur inspiration pour réaliser un film qui porte un regard juste et tendre sur le collège des Francs-Moisins à Saint Denis et sur le quartier où vivent les élèves.

La jeune conseillère d’éducation Samia est originaire d’Ardèche. Elle a demandé sa mutation à Saint-Denis pour des raisons personnelles et parce qu’elle a le sentiment qu’elle sera plus utile dans un collège où les élèves ont besoin d’un soutien pédagogique et social plus intense que dans d’autres collèges. Samia découvre certaines failles du système éducatif compensées partiellement par les efforts de professeurs désireux de valoriser les élèves dont ils ont la charge.

Elle découvre les comportements d’adolescents confrontés à des difficultés sociales et dont certains ont perdu les repères nécessaires à la construction de leur vie d’adulte. Yanis, Loussa ou Dylan, élèves d’une classe de troisième perturbée et confrontée à des choix d’orientation difficiles, retiennent ainsi toute son attention et l’amènent à se poser des questions sur l’influence qu’elle peut avoir concernant leur avenir.

Cette réalité sociale, les réalisateurs l’abordent avec beaucoup d’humour. Ils se sont entourés d’acteurs professionnels tels que Zita Hanrot ou Soufiane Guerrab mais ils ont surtout laissé les jeunes exprimer naturellement leurs moments de rigolades, de colères ou d’inquiétudes.

De nombreux figurants font vivre une vie de quartier plus contrastée que ne la décrivent certains médias. Assurer son avenir dans certaines situations est plus difficile que dans d’autres mais des parents, des éducateurs, des jeunes bousculent les préjugés en allant de l’avant. Mehdi Idir a été élève au collège des Francs-Moisins et c’est ce message que lui même et Grand Corps Malade ont voulu transmettre avec un film sans optimisme béat mais avec des lueurs d’espoir et une équipe d’acteurs soudée et vivifiante.