© Pouyan Behagh / Pyramide Distribution

Notre sélection parmi les films en salle cette semaine

par MICHELE LOTH
Publié le 13 décembre 2021 à 12:01

> West Side Story Steven Spielberg souhaitait réaliser une comédie musicale. Son choix s’est porté sur une reprise novatrice de West Side Story, un choix lié à l’admiration qu’il porte à la musique du film, une des plus intenses à ses yeux et à la « culture vibrante latino » interprétée par des acteurs d’origine latino-américaine. Le scénario est également à ses yeux un message d’actualité contre la xénophobie, West Side Story étant une « histoire d’amour avant d’être une histoire de haine ». Le film de Steven Spielberg se présente comme un grand film populaire, très beau à voir et à écouter autant pour sa musique et le jeu des acteurs et actrices que pour ses messages de fraternité.

> La pièce rapportée Ava, jeune femme aimable et insouciante, rencontre par hasard Paul, héritier d’une riche famille dont le quotidien et l’avenir sont assurés par une mère acariâtre attachée à son statut social et à celui de son fils. Quand Paul se marie avec Ava, celle que l’on surnomme la « reine-mère » développe tout son talent pour faire capoter une union qu’elle désapprouve mais la jeune Ava est peut-être beaucoup moins naïve qu’elle n’en a l’air. Le film d’Antonin Peretjatko est une comédie burlesque sur les rapports de classe. Les allusions caustiques et malveillantes de la mère et du fils sur l’actualité sociale, sur les pauvres ou sur les immigrés sont le reflet du mépris d’une bourgeoisie autocentrée mais la personnalité d’Ava pourrait modifier cet état de fait de manière jubilatoire et machiavélique. Anaïs Demoustier et Josiane Balasko forment un beau tandem dans une comédie sympathique.

> Le diable n’existe pas Heshmat, Pouya, Javad, Bahram sont les acteurs de quatre courts métrages réalisés par le cinéaste iranien Mohammad Rasoulof sur le thème de la peine de mort appliquée en Iran sous la pression constante de l’État. En filmant l’intimité de ses personnages, le réalisateur interroge sur la prise de conscience morale et politique d’hommes et de femmes face à une mort induisant horreurs et injustice, une prise de conscience qui les amènerait à résister courageusement à un État durement répressif. Dans chacun de ses films, Mohammad Rasoulof affirme sa volonté de défendre les libertés et les droits de vivre décemment dans son pays. Malgré les menaces à son encontre, il choisit de « regarder la lumière » avec le sentiment ou l’espoir « que des révoltes ne sont pas très loin ». Le diable n’existe pas est un film puissant et bouleversant récompensé par le jury de la Berlinale qui a attribué l’Ours d’or au réalisateur, un hommage à son talent artistique au service d’un engagement humaniste.