> Tirailleurs Le recrutement souvent forcé de soldats africains dans l’armée française durant la Première Guerre mondiale est plus méconnu que celui des soldats africains durant la Seconde Guerre mondiale. C’est le réalisateur Mathieu Vadepied qui a alerté Omar Sy sur ce sujet en posant la question : « Et si le soldat inconnu était un tirailleur sénégalais ? » C’est ainsi qu’est né le projet de réaliser le film Tirailleurs. Un paisible village sénégalais est soudainement bouleversé par un conflit qui ne le concerne pas et par la manière brutale qu’emploient les militaires français pour arracher des jeunes hommes à leurs familles et les envoyer sur les fronts d’une guerre atroce et absurde. L’un de ces jeunes hommes est Thierno que son père Bakary va rejoindre en s’enrôlant dans l’armée avec l’espoir de le sauver de la mort. En portant un regard intime sur la relation entre Thierno et son père ainsi que sur les rencontres qu’ils font dans les tranchées, Mathieu Vadepied décrit des vies et donne une identité aux hommes que l’armée française manipule en leur promettant honneurs et vaines récompenses, des hommes qui vont mourir en grand nombre très loin de chez eux. C’est ce combat pour la survie, interprété avec retenue et émotion par l’acteur Omar Sy, qui réveille la mémoire collective à l’égard des soldats africains « morts pour la France » ou survivants oubliés après les deux guerres [1]. On découvre, aux côtés d’Omar Sy, le jeune Alassane Diong qui interprète le rôle de Thierno dans la réalisation sobre et implacable d’un film qui interpelle les consciences.
> 16 ans La rencontre entre deux jeunes lycéens, Léo et Nora, est celle de deux adolescents charmants qui sont attirés l’un vers l’autre avec une belle insouciance. Ils ne se doutent pas que des obstacles liés à des conflits sociaux, culturels et racistes vont se mettre sur leur chemin et transformer leur belle histoire d’amour en cauchemar irréversible. Philippe Lioret a réalisé un film sombrement réaliste sur les clivages sociaux et les ressentiments qui entraînent les familles de Léo et Nora dans un engrenage infernal. La tension est croissante tout au long du film et les messages d’amour des deux adolescents ne suffisent pas à apaiser une fracture sociale plus puissante que le « vivre-ensemble ». Remarquables actrice et acteur, Sabrina Levoye et Teïlo Azaïs sont les interprètes de deux ados qui sont les seuls rayons de soleil porteurs d’un message optimiste à garder en mémoire à l’issue du film.
> L’immensità Penélope Cruz incarne le rôle de Clara, une femme qui vit à Rome dans les années 1970 sous la coupe d’un mari indifférent au bonheur de sa famille et sourdement violent. Elle compense son amertume en portant un amour indéfectible à ses enfants avec lesquels elle partage son désir de fantaisie et de liberté, un désir de liberté qui la lie plus intensément à sa fille aînée en quête d’identité. La mise en scène d’Emanuele Crialese et l’interprétation des jeunes acteurs ainsi que celle de Penélope Cruz, une actrice toujours surprenante, ont convaincu le jury de la semaine de la critique à Cannes.
