« La famine en Algérie » : le financement participatif a payé

Publié le 13 mars 2019 à 21:21 Mise à jour le 14 mars 2019

Tableau présenté à Roubaix au musée La Piscine dans le cadre du Printemps algérien jusqu’au 2 juin 2019, La Famine en Algérie, est un des plus emblématiques de la rétrospective consacrée à Gustave Guillaumet.

À l’occasion de l’exposition L’Algérie de Gustave Guillaumet (1840-1887), les musées des beaux-arts de Limoges (Haute-Vienne) et La Rochelle (Charente-Maritime) et La Piscine de Roubaix (Nord), soutenus par leurs associations respectives d’amis de musées, ont lancé une vaste campagne d’appel à participation pour la restauration du tableau La Famine en Algérie. Cette toile emblématique et unique rend compte d’une page sombre de l’histoire de l’Algérie française. Peinte avec une très grande empathie, elle témoigne des conséquences tragiques de la colonisation. Elle est présentée exceptionnellement en France puis restituée à l’Algérie.
Gustave Guillaumet est le seul artiste français à avoir représenté les tragiques événements qui ont touché la population algérienne dans les premières décennies de la colonisation. Témoin de la conquête, il dénonce une situation dramatique qui décime le pays entre 1866 et 1868. Un tiers de la population algérienne périt alors suite aux épidémies et à la famine. Imputables en partie à la sécheresse, elles sont aussi le résultat de la paupérisation des populations rurales algériennes dont les terres ont été confisquées.

Gustave Guillaumet, « La Famine en Algérie », 1868. Huile sur toile. Visuel du tableau après restauration.
Musée Cirta, Constantine © Max Roy

Une œuvre essentielle

En 1929, la veuve Guillaumet a fait don de La Famine en Algérie à l’ancien musée municipal de la ville d’Alger. L’œuvre intègre les collections du musée public national des beaux-arts d’Alger et est déposée quelque temps après au Musée national Cirta de Constantine, en Algérie.
Grand tableau d’histoire, œuvre essentielle du patrimoine algérien, la toile a été stockée enroulée, sans châssis, et a subi des dégradations et des déformations, avec des lacunes et des déchirures. Retrouvée en très mauvais état général, elle a dû faire l’objet d’une importante restauration dont le montant a été chiffré à vingt-quatre mille euros.
La campagne de financement participatif organisée du 19 janvier au 19 mars 2018, sur la plateforme en ligne Dartagnans, a permis de mobiliser plus de deux cents donateurs et de rassembler plus de quinze mille euros, ce qui montre l’intérêt que suscite l’exposition et diffuse une belle image à adresser en retour à l’Algérie.