Dunkerque

Un siècle d’art dans l’œil de Daniel Abadie

par Albert LAMMERTYN
Publié le 14 mars 2019 à 17:10 Mise à jour le 17 mars 2019

Jusqu’au 24 mars, l’exposition de Daniel Abadie Un autre œil, d’Apollinaire à aujourd’hui, au Lieu d’art et d’action contemporaine de Dunkerque, propose une lecture inédite de sa collection de peintures de la seconde moitié du XXe siècle.

Erró, « Sigmund Freud », 1970, collection particulière.
© ADAGP, Paris, 2018

Témoin vivant de plusieurs générations d’artistes, Daniel Abadie était présent en 1982 à l’inauguration du musée d’art contemporain de Dunkerque (Nord). Idem en 2005 lors de sa réouverture et de sa transformation en LAAC, lieu d’art et d’action contemporaine. Aujourd’hui, il est toujours là pour l’exposition Un autre œil, d’Apollinaire à aujourd’hui.
Pour Daniel Abadie, la passion de Gilbert Delaine à l’origine du musée est semblable à celle qui anime les artistes, en dehors de toute mode, critique ou loi du marché. D’où son vif intérêt à imaginer cette exposition dont nous vous recommandons la visite. Il a choisi près de cent cinquante œuvres rarement montrées, voire inédites qui renouvellent notre regard sur les mouvements artistiques et leur filiation tout en faisant écho à la collection.

Liens artistiques intergénérationnels

Tout est né d’un choc qu’il a ressenti en 1991 à l’Albright-Knox Museum de Buffalo, aux États-Unis, face à trois peintures de 1913, fondamentalement différentes, de Vassily Kandinsky, Fernand Léger et Robert Delaunay.
Abadie comprend alors que ce qui relie les peintres d’une génération est la leçon qu’ils tirent de leurs prédécesseurs. La différence des propositions fait cohabiter, dans la peinture du XXe siècle, devenue aujourd’hui historique, des mouvements apparemment incompatibles. L’exposition est conçue autour de ce paradoxe.
Un autre œil évoque les problématiques du début du XXe siècle. Chevauchant les décennies, cette présentation dévoile à quel point, entre incertitudes, débats et contradictions, chaque génération s’inscrit dans les recherches précédentes, que ce soit pour les répercuter ou pour leur résister.
Après Dunkerque, l’exposition voyage jusqu’au musée de l’Abbaye Sainte Croix des Sables-d’Olonne (Vendée), via une escale au musée Saint Roch d’Issoudun (Indre).

Un autre œil, d’Apollinaire à aujourd’hui, jusqu’au 24 mars 2019 au LAAC, jardin de sculptures, 302, avenue des Bordées, à Dunkerque. Tél. : 03.28.29.56.00