Édouard Philippe, qui ne veut pas être oublié, annonce qu’ils faudrait réduire les vacances scolaires d’été. Cette haine envieuse du prof m’a toujours fasciné. L’homme politique de droite se reconnaît, quand il veut masquer sa politique antisociale, aux diversions démagogiques qu’il utilise pour que le bon peuple ait de quoi haïr près de chez lui. Car l’homme de droite a une peur panique, c’est que le bon peuple se mette soudain à se penser comme classe et à regarder ce qui se passe au-dessus de chez lui et plus dans la gamelle du voisin. Ces diversions sont au nombre de trois, elles reviennent en boucle, à un moment ou à un autre dans leur discours de conquête du pouvoir. 1° L’immigration. Le « Ils viennent manger le pain des Français » des années 60-80 a été remplacé depuis les années 90 par « Ils viennent imposer la charia ». 2° La fraude sociale. Il est bien connu que ce sont les allocataires des minimas sociaux (qui parfois, horreur, sont des immigrés), qui expliquent le déficit et pas trente ans de cadeaux aux entreprises et une indulgence coupable pour les niches fiscales ou une certaine indolence à récupérer les dizaines de milliards de l’évasion du même nom. 3° Les fonctionnaires, à l’exception notable de la police. Et parmi les fonctionnaires, les profs et leurs fameux trois mois de vacances, leur sécurité de l’emploi, leur semaine de 15 heures. À part de rares exceptions, les ministres de l’Éducation sont les seuls à ne pas défendre leurs agents mais à les offrir, périodiquement, en pâture à l’opinion, avec une première place partagée sur le podium par Allègre et Blanquer qui vaient porté le mépris de l’enseignant au rang des beaux-arts. Alors oui, on peut confirmer qu’Édouard Philippe est bien de droite et qu’il est bien engagé dans une course présidentielle. On lui signalera juste qu’il faudra prévoir des salles de plus en plus grandes, pour faire passer les job dating trois jours avant la rentrée, puisque prof, malgré tous ces avantages, étrangement, plus personne n’a envie de faire ça...