Spécialisés dans la cuisson et le conditionnement de crevettes à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), les salariés de l’usine Pescanova sont en grève depuis le 6 juin. Une réaction directe à la pro- position de la direction de limiter la hausse des salaires à 1% en 2023. « C’est inadmissible ! Nous sommes les moins bien payés parmi tous ceux et celles qui travaillent dans les entreprises du secteur avec des horaires de travail épuisants », s’insurgent les grévistes. Après vingt ans d’ancienneté, une ouvrière a ainsi, sur sa fiche de paie, un taux horaire de 11,53 euros avec des journées durant jusqu’à dix heures et demie. Soit 1 misérable centimes de plus que le Smic. Les salariés revendiquent une augmentation salariale de 6%, contre les propositions de la direction de + 3 % puis de + 3,5 %. Depuis le 13 juin, la grève reconductible s’étale sous la forme de roulement de deux heures par jour, provoquant un ralentissement de la production. Une réouverture des négociations a été annoncée par la direction tandis que les grévistes menacent d’un durcissement du mouvement en cas de nouvel échec.
Réunion à Matignon pour Valdunes
À la demande du maire de Trith-Saint-Léger, Dominique Savary (PCF), et du conseiller départemental, Jean-Claude Dulieu (PCF), les représentants du personnel de Valdunes ont été reçus à Matignon le 11 juin. L’occasion pour eux de « rappeler l’incohérence d’une éventuelle fermeture de cet outil de production unique en France à l’heure de la nécessité de réindustrialisation du pays et de la transition environnementale. » Face au conseiller technique Victor Blonde, la délégation a insisté sur la nécessité de construire « un consortium autour d’un industriel sérieux comme Alstom avec l’État, la SNCF et la RATP. » Élus et salariés estiment que le gouvernement a le choix entre opter « pour le développement d’un secteur d’activité porteur d’avenir ou une nouvelle dépendance industrielle. » En réponse, ils ont obtenu la confirmation du « maintien de la production jusqu’en décembre » et d’une « intervention de l’État sur les appels d’offres de la SNCF ». Bien que loin d’être la priorité du gouvernement, une éventuelle participation de l’État dans un montage économique autour d’une reprise par un industriel n’a pas été totalement écartée.