Harpistes en piste

par Albert LAMMERTYN
Publié le 25 février 2019 à 21:43 Mise à jour le 27 février 2019

Avec des vedettes de la discipline telle l’Américaine Bridget Kibbey, le vingt-cinquième festival Harpe en Avesnois, commencé mardi 26 février, se poursuit jusqu’au 10 mars, à Maubeuge, Feignies et Ferrière-la-Grande.

La grande harpiste américaine Bridget Kibbey, en concert le 8 mars, animera aussi la « master class ».
© DR

Ils sont complices de longue date et artistes reconnus, chacun dans son domaine. Geneviève Létang, professeur de harpe au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, et Philippe Arlaud, metteur en scène de théâtre et d’opéra, acteur et pédagogue, ont assuré avec La Harpe et la Plume l’ouverture du festival Harpe en Avesnois, mardi 26 février au Manège de Maubeuge, scène nationale, partenaire de cette création.
Le festival enchaîne, toujours à Maubeuge, samedi 2 mars par de la musique de chambre (harpe et percussions) avec un duo de harpes. Dans la salle Sthrau, bijou de l’art déco récemment restauré, Mélanie Dutreil et Marie Normant s’associent au percussionniste Jean-François Durez pour un programme varié allant de César Franck à Maurice Ravel. L’œuvre de Thierry Thibault titrée Après une lecture de Mallarmé sera donnée en première mondiale, en présence du compositeur. Il s’agit d’une commande du festival.

La harpe, un caméléon n’excluant aucune couleur

Le lendemain après-midi, dimanche 3 mars à 16 heures, le Trio Polycordes – Florentino Calvo à la mandoline, Jean-Marc Zvellenreuther à la guitare et Sandrine Chatron à la harpe – invite le public à un voyage en Italie. De Venise à Naples, la rue et l’opéra se tutoient, les danses de cour voisinent avec celles du peuple. Au programme, tout un répertoire du XVIIIe siècle jusqu’à nos jours, de Vivaldi à Bério, en passant par les Quatre mélodies napolitaines de François Laurent, ou encore une pièce que le trio a commandée en 2017 à Philippe Schoeller, un des plus grands compositeurs contemporains, intitulée Venezia Alpha, trio.
Harpe en Avesnois, vingt-cinquième du nom cette année, se poursuivra jeudi 7 mars à l’espace Gérard-Philipe de Feignies avec le duo Au creux de l’oreille (musiques du monde). Le conteur, musicien et auteur Jacques Fdida et Khadija El Afrit se répondent, la chanteuse tunisienne s’accompagnant au qânun et au santur (harpes sur table du Moyen-Orient).

Le Trio Polycordes sera le 3 mars à l’église de Ferrière-la-Grande.
© Caroline Doutre

Deux autres moments magiques sont programmées à l’espace Gérard-Philipe. D’une part, le récital de Bridget Kibbey, harpiste américaine de grande renommée, qui a accepté de remplacer la lauréate du prestigieux concours international de harpe d’Israël en 1973, Nancy Allen, souffrante (8 mars). D’autre part la prestation d’un tandem mi-féminin (harpe), mi-masculin (guitare), fortement enraciné dans la culture traditionnelle celtique : Máire Ni Chathasaigh & Chris Newman’s Duo (9 mars). Le spectacle de cette paire britannique (elle irlandaise, lui anglais) mêle hot jazz, bluegrass, baroque et musiques d’Irlande.
A l’Université de Stony Brook, Nancy Allen, qui a formé des générations de harpistes se produisant dans le monde entier, était initialement l’invitée d’honneur du festival et devait en animer la « master class », du 8 au 10 mars. En plus du concert du 8 mars, Bridget Kibbey tiendra aussi ce rôle à sa place. La « master class », qui permet aux jeunes de se frotter au gratin, est une des principales raisons d’être du festival.
Harpe en Avesnois s’étend géographiquement sur son territoire natal, mais irradie dans toute l’Europe du Nord. Pour en compléter cette édition, une exposition de harpes sera visible lors des deux ultimes journées. C’est devenu le plus grand festival français consacré à la promotion de la harpe, instrument d’une grande modernité, s’inscrivant dans un répertoire impressionnant à travers le monde et faisant bon ménage avec la plupart des autres disciplines musicales. Si elle s’apprivoise souvent à travers le prisme celtique, on la trouve partout où le profane ne la soupçonne pas, par exemple dans les rythmes sud-américains ou dans le jazz.

Tél. : 03.27.64.13.72. Tout savoir sur le festival