Hiroshima sans amour

Publié le 19 avril 2019 à 10:38 Mise à jour le 24 avril 2019

Ce jour-là tout le monde pensa que l’enfer s’était abattu sur terre. Le 6 août 1945, la première bombe atomique, lancée du bombardier américain Enola Gay, rasait la ville de Hiroshima.

Quelques jours plus tard, ce fut le tour de Nagasaki. Le feu nucléaire avait touchél’homme avec sa griffe mortelle.Les Japonais mirent le sabre au fourreau et la course aux armements commença. Les deux blocs, Est et Ouest, ne tardèrent pas à mettre en œuvre une terreur sourde, une guerre qui n’avait rien de froide.

Puis vint le nucléaire civil, fournissant le courant à prix bon marchéàtoutes les populations. L’accident épouvantable de Tchernobyl le 26 avril 1986, il y a 33 ans, refroidit, d’abord les techniciens sur place, et les ardents défenseurs de la puissance nucléaire.

Sauf en France, oùle ministre d’alors clama que les retombées n’étaient pas allées plus loin que Strasbourg, rebutées par la soliditéde nos frontières. Hormis ce ministre (de droite), on ne cessa plus de maudire au moindre prétexte les manquements soviétiques àla sécuritéet la chute du mur, subconséquente, continua de faire bouillir la marmite anticommuniste. C’est au Japon, il y a huit ans, que le monde entier a enfin compris que le danger ne venait pas de la couleur politique de l’isotope mais de sa gestion capitaliste calamiteuse.

À Fukushima, l’horreur emporta tout. C’était il y a huit ans àpeine, huit ans déjà. Et les rêves et les cauchemars. Aucun doute ne demeure : le nucléaire est une chose trop sensible pour être confiéaux seuls intérêts financiers.

Le président Macron est en train de recomposer son train de réforme en en tenant compte pour EDF, pendant que les écologistes, par la voix de leur tête de liste Yannick Jadot, clament que le marchéest incontournable.

Il va falloir composer sans entamer nos âmes sur le chemin de la raison....