Aux Enchanteurs, on connaît la chanson. Et on l’honore au mieux depuis vingt ans. Quand on a déjà eu à son tableau d’affichage, au long de ces ans chantés, des lurons et pointures comme Marcel et son Orchestre, Idir, Miossec, Arthur H, La Rue Kétanou, le regretté Jacques Higelin, Les Fatals Picards, Pigalle, Les Hurlements de Léo, Emily Loizeau, Clarika, Barcella, Debout sur le Zinc, Les Mauvaises Langues, Les Blaireaux, Stella, Elmer Food Beat, Raoul Petite, Bernard Lubat, Massilia Sound System, HK et les Saltimbanques, Arno, Jim Murple, Mémorial, Tété, Didier Wampas, Babylon Circus et tant d’autres, on ne craint rien sur le plan de l’attractivité.
Pour sa vingtième édition vraiment spéciale, la sauce du festival est un peu plus relevée que d’habitude. Le choix des artistes est le fruit, selon les organisateurs, « d’une réflexion liant l’artistique aux actions locales et à l’équilibre des couleurs musicales entre toutes les villes partenaires », au nombre de vingt-sept cette année. L’objectif de Droit de Cité, l’association qui a créé le festival, est « d’accompagner le développement culturel ».
A Mazingarbe, Sarah Mikovski, qui s’amuse des stéréotypes dans un spectacle optimiste, amusant et grinçant, assure la soirée d’ouverture ce vendredi 22 février, avec dans sa foulée Christian Olivier, la voix des Têtes raides, qui présente son projet solo, mais en groupe ! Pour son troisième album en solitaire, le chanteur trempe sa voix de rocaille « dans la terre âcre de la poésie sociale, de l’amour animal et du quotidien malmené », peut-on lire sur le site du festival en guise d’eau à la bouche. Cuivres, guitares, accordéons et arrangements font le reste. Voir et écouter ça « en direct live » vaudra le détour.
« Ce que l’on fait là dépasse la musique »
Les musiciens du Very Big Experimental Toubifri Orchestra ont été si touchés par l’écriture brute et chancelante de Loïc Lantoine qu’ils ont inventé un spectacle autour de son univers en réunissant des chansons du répertoire de Lantoine, anciennes et nouvelles, sans compter les chansons inédites. Commentaire de l’artiste : « Ce que l’on fait là dépasse la musique. C’est très tendre. Entre nous, il y a de la nostalgie, du secret, de l’amour et l’envie d’exploser. Entre nous, un petit foyer brûle et c’est délicieux. »
« Ne pas Béranger » n’est surtout pas un mot d’ordre de Sanseverino qui rend précisément hommage à François Béranger, auteur, compositeur et interprète libertaire disparu en 2003.
Les Yeux d’la tête, sextet multi-instrumental, va « faire valser un punk avec une mistinguette sur un air de ska joué a capella ». Tout un programme pour ce groupe qui dans son dernier album s’éloigne des sonorités de l’Est pour mieux chauffer ses ailes au soleil, astre afro-latino pour le coup.
Une carte blanche est donnée le 2 mars, à Marles-les-Mines, à La Compagnie du Tire-Laine. Au programme : un barbarie karaoké où les grands standards de la chanson française vous attendent poinçonnés sur des cartons.
Nous ne conclurons pas cet avant-goût des Enchanteurs sans évoquer le très humaniste Gauvain Sers qui fait pleurer dans les chaumières des petites villes où l’on ferme des écoles mais qui, par contrecoup, via ses mots et la chanson, redonne de la force et de la motivation aux acteurs luttant contre cette politique. Gauvain Sers ne laisse pas Les Oubliés, titre de son disque, sur le bord de la route. Il est donc lui aussi bel et bien un enchanteur. Rendez-vous à Tilloy-les-Mofflaines le 28 février pour découvrir ce chanteur attachant.
Programme complet du festival
Tél. : 03.21.49.21.21.
