Beata Karon du Parti communiste de Pologne reçue, en 2018, à la Maison syndicale de Lens par Louis Bembenek (CGT Mineurs). © Jacques Kmieciak
Escalade anticommuniste en Pologne

L’extrême droite s’apprête à interdire la « promotion de l’idéologie communiste »

par JACQUES KMIECIAK
Publié le 3 février 2023 à 16:51 Mise à jour le 25 février 2023

Dans les rues de Varsovie ou de Gdansk, il sera bientôt interdit de se promener habillé d’un t-shirt à l’effigie de Che Guevara ou de Rosa Luxemburg, de déployer un drapeau de l’URSS ou encore de vanter les mérites de la Pologne populaire (1944-1989). En juillet dernier, le très réactionnaire parti Droit et Justice (PiS), au pouvoir depuis 2015, a modifié le Code pénal déjà largement attentatoire à la liberté d’expression. La « promotion de l’idéologie communiste » ou la diffusion, l’importation et l’impression d’objets portant des symboles de même nature devraient bientôt être proscrites sur le territoire polonais comme l’était déjà la publicité en faveur d’« un système d’État communiste » (sic !) . La peine encourue ? Trois mois de privation de liberté ! Dans le même état d’esprit que le Parlement européen qui, à l’automne 2019, assimilait les régimes communiste et nazi, l’extrême droite polonaise ose par ailleurs l’odieux amalgame, mettant sur le même pied les concepteurs de la Shoah et les vainqueurs de Stalingrad ! Récemment, Lefteris Nikolaou-Alavanou, député du Parti communiste de Grèce (KKE), a interpellé la Commission européenne s’inquiétant de cette « nouvelle escalade d’interdictions et de persécutions anticommunistes qui entreront en vigueur début mars 2023 ». Et le KKE de rappeler que, tout en préconisant la destruction des monuments soviétiques exaltant la paix et la solidarité entre les peuples, la bourgeoisie polonaise arme « la main de groupes fascistes tels que le “bataillon Azov” en Ukraine ».