Camaïeu : la CGT s’adresse au président

Publié le 12 juin 2020 à 10:28

Le 2 juin, la CGT a organisé un rassemblement à Roubaix pour alerter sur la situation de Camaïeu international. Le délégué syndical CGT, Thierry Siwik, a adressé un courrier au président Macron afin de lui exposer les difficultés que rencontre cette entreprise de prêt-à-porter féminin leader en France.

Camaïeu, c’est plus de 600 magasins répartis sur l’ensemble du territoire ainsi que des unités à l’international. 3 900 salariés sont employés en France dont environ 500 au siège roubaisien. Dans sa lettre, Thierry Siwik ne manque pas de rappeler que la ville du Nord est particulièrement touchée par le chômage et la pauvreté.Le 26 mai, le tribunal de commerce de Lille a procédé au redressement judiciaire de la société avec une période d’observation de six mois. Lors de la séance, le président de Camaïeu a fait valoir les difficultés économiques et financières et l’endettement de la société. Il évoque la période de confinement et la fermeture des magasins, le mouvement des Gilets jaunes qui aurait eu un impact sur les résultats de l’entreprise, et le refus de prêt garanti par l’État de 116 millions d’euros.

Des milliers d’emplois en jeu

Du côté du procureur général, on a entendu un autre son de cloche. Pour lui, les pertes financières et l’endettement s’expliquent essentiellement par une mauvaise gestion de l’entreprise depuis plusieurs années. L’entreprise aurait perdu 146 millions d’euros en deux mois. « Ce n’est pas possible ! » s’est exclamé le député Fabien Roussel, présent au rassemblement. Le délégué syndical a quant à lui insisté sur l’inquiétude des salariés qui craignent de perdre leur emploi. Au-delà des 3 900 employés, l’entreprise fait travailler une multitude d’entreprises qui connaissent également des difficultés économiques. Là aussi, on peut craindre plusieurs centaines de licenciements.

Évoquant les aides financières que l’État attribue au groupe Renault (8 milliards d’euros) sans garantie de préservation de l’emploi, ainsi que les aides publiques dont a déjà bénéficié Camaïeu (et « qui auraient dû servir au maintien de l’emploi et à l’investissement »), il demande une « équité de traitement entre les grandes entreprises ». La CGT sollicite une aide financière et la recherche de repreneurs. Son délégué insiste sur la préservation de l’emploi tant dans l’entreprise que chez ses prestataires et fournisseurs. Un plan social de sauvegarde ou une liquidation judiciaire auraient un effet désastreux sur des milliers de salariés et leurs familles.