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Consommation : Coup de froid sur le bio

par Philippe Allienne
Publié le 17 mars 2023 à 11:26

Moins 5 % en 2022, la vente de produits alimentaires bio subit une chute inédite à l’échelle nationale. Notre région n’y échappe pas. En cause, l’effet ciseau provoqué par l’inflation qui grève les budgets et le coût de ces produits. Pour les producteurs, les conséquences peuvent être dramatiques. Récit. Lorsque la métropole européenne de Lille (MEL) a créé une zone maraîchère à Wavrin, en 2017, afin de soutenir une agriculture respectueuse de l’environnement, Ryad n’a pas hésité. Il s’est installé sur cet espace de 35 hectares en bordure de la nationale 41. Comme lui, huit autres porteurs de projets ont été sélectionnés pour entrer dans ce dispositif. L’enthousiasme et la passion qui les animaient auront été de courte durée, au moins pour cinq d’entre eux. Ryad avait 29 ans lorsqu’il a démarré son exploitation. Son ambition était « d’accompagner les gens dans leur façon de consommer ». Il avait même créé pour cela un atelier à la ferme (qui proposait des conférences) et un atelier zéro déchet. Mais l’an dernier, il a tout laissé tomber. « La volonté ne suffit pas. Le bio revient trop cher, les consommateurs n’achètent plus et se retournent vers des produits classiques qu’ils trouvent dans la grande distribution. » Ryad proposait des paniers de légumes au prix de 8 ou 15 euros. « Leur valeur était plus élevée. Le kilo de carottes que je vendais à 2,50 euros en valait 3. J’ai dû augmenter mes tarifs. » Peine perdue. Comme d’autres de ses collègues, il a dû cesser son exploitation. Aujourd’hui, il est vendeur dans un supermarché.

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