Clément Mortier, représentant FO au dépôt de Mardyck. DR
Retraites

Énergie : vers un blocage du pays le 7 mars

par Nadia DAKI
Publié le 27 février 2023 à 10:55

Toutes les organisations syndicales le disent depuis quelques semaines, il faut se préparer à une mobilisation d’envergure le 7 mars. Des secteurs stratégiques ont d’ores et déjà annoncé leur participation.

Durcir le ton, se faire davantage entendre, « gueuler plus fort », les mots d’ordre de l’intersyndicale, en pleine préparation de la prochaine mobilisation contre la réforme des retraites, sont clairs. Elle compte sur un mouvement massif qui enterrera définitivement la retraite à 64 ans. Et pour ce faire, différents acteurs de secteurs stratégiques, tel que celui de l’énergie, vont entrer dans la danse. « ll nous fallait un point d’orgue pour illustrer une vraie contestation. C’est le cas maintenant avec la date du 7 mars. On assumera et on fera ce qu’on aura à faire », prévient Hakim Bellouz, délégué central FO chez TotalEnergies. « L’idée est qu’aucun produit fini ne sorte des dépôts ce 7 mars. Si le mouvement se répète, très vite la raffinerie sera à l’arrêt. » Les salariés du secteur n’étaient pas nécessairement présents lors des premiers rounds. « Il est vrai qu’ils ne se sentent pas trop concernés car dans notre branche, nous avons un accord d’anticipation du fait de la pénibilité des postes. Mais cette réforme rallonge également notre âge de départ à la retraite d’un à deux ans », explique Hakim Bellouz. Au niveau du dépôt de Fort-Mardyck, la mobilisation se prépare. « Il n’y aura pas de barricades. Nous espérons un nombre de grévistes important. C’est par la grève que le site sera perturbé », explique Clément Mortier, représentant FO au dépôt de Mardyck. Là-aussi, le syndicaliste espère qu’aucun produit fini ne sortira du dépôt. En moyenne, 70 camions de carburant sortent du site chaque jour. « Les salariés se sont fortement mobilisés pour la revalorisation des salaires en octobre. Il a fallu relancer la machine. On compte sur une grève reconductible pour avoir un impact encore plus fort », espère Clément Mortier.

« Bloquer le pays ne se fera pas en un jour »

À la centrale nucléaire de Gravelines, les syndicats s’organisent aussi. « Nous sommes justement en train de finaliser les actions que nous allons mettre en place, précise Nicolas Dessertenne, délégué syndical CGT. Dès le début du mouvement, il y a chez nous une forte mobilisation avec 50 à 60 % de grévistes. Ce qui a permis une baisse de charge sur une tranche. » Il n’écarte pas la possibilité de l’installation d’un filtrage à la centrale et une baisse de charge encore plus importante. « On espère vraiment que la grève sera reconductible. Il n’y a qu’ainsi que les choses pourront bouger. » Tous se disent déterminés. « Maintenant, faut y aller. Bloquer le pays ne se fera pas en un jour. Si Macron veut travailler jusqu’à 80 ans, qu’il le fasse. Mais qu’il ne vienne pas dire aux ouvriers qui ont commencé à travailler à 20 ans de le faire », tance Hakim Bellouz. La visite du président à Rungis ce 21 février a terminé de remonter le délégué central. « Il faut qu’il change de disque. On dirait un sketch. Je veux bien que Macron vienne m’expliquer où est le bon sens quand on doit se lever tous les jours à 5 heures du matin pour toucher 1 200 euros par mois et ne pas arriver à payer les factures. Et en plus le faire jusqu’à 64 ans ? Il n’a pas été élu pour ça. Les gens n’y arrivent pas et il veut leur rajouter de la misère. »

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