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La réforme de l’assurance-chômage, un sale coup !

Publié le 29 novembre 2022 à 11:49

Une durée d’indemnisation réduite d’un quart pour tous les demandeurs d’emploi inscrits à partir du 1er février 2023. Tel est le dernier sale coup du gouvernement. Un chômeur ayant droit à 12 mois d’indemnisation, n’aura plus droit qu’à neuf mois. C’est une vraie claque, cette réforme de l’assurance-chômage, pour les futurs et actuels privés d’emploi, les pré-caires, les intérimaires qui alternent périodes avec ou sans travail, et pour tous les salariés qui, ayant un travail aujourd’hui, ne sont pas, pour autant, à l’abri.Cette fois, pas possible d’évoquer un déficit à réduire ou à prévenir. Les comptes de l’assurance-chômage sont équilibrés. Et l’argent n’est pas celui de l’Etat, mais des cotisations prélevées sur les salaires. Le plus fort est que cette réforme est présentée par le ministre du travail comme visant le retour au plein emploi rétablissant les règles actuelles en cas de remontée du chômage (9% ou +0,8 points sur un trimestre), elle apparaît avant tout comme un leurre pour faire avaler la pilule. 60% des demandeurs inscrits à Pôle Emploi ne sont déjà pas ou plus indemnisés ! Cette réforme a toutes les chances de renforcer leur cohorte. Elle aura aussi l’avantage pour les employeurs d’obliger ceux qui cherchent un emploi à se plier à leurs offres et à rabaisser leurs prétentions en matière de salaires et de conditions de travail. C’est un sacré coup de main que le gouvernement donne ainsi au patronat, qui, d’ailleurs, salue cette réforme.Au fait, qu’entend-on par emploi ? Un contrat de dix heures par semaine est considéré comme un emploi. Permet-il de vivre ? Demain, les demandeurs seront-ils contraints d’accepter des boulots de misère, faute de pouvoir continuer à percevoir des indemnités ?Plus grave, cette réforme réactive, sans le dire, l’idée crasse selon laquelle, finalement, les chômeurs n’auraient pas trop envie de travailler, préférant « profiter » des indemnités ! Le récent rapport du Secours catholique sur l’état de pauvreté grandissant en France, qui frappe en premier lieu les sans-travail, remet cette idée à sa juste place, au rayon des bobards indécents. A tous points de vue, cette réforme de l’assurance-chômage est décidément un pur scandale.