Les « Robins des bois » à l’assaut des compteurs de gaz

Ces derniers jours, dans les Hauts-de-France, plusieurs actions ont été menées par les gaziers CGT. Des militants ont, nuitamment, procédé aux changements de compteurs d’associations, de particuliers, d’artisans boulangers et de bâtiments hospitaliers afin de les libérer du coût exorbitant de l’énergie. Si ces « Robins des bois » existent depuis plusieurs décennies, ils comptent aujourd’hui peser de tout leur poids dans la lutte contre la réforme des retraites menée par le gouvernement Borne. « Ce sera à la base de décider, mais je suis favorable à ce que ce type d’opérations perdurent et s’amplifient sur l’ensemble du territoire », explique Yvon Quintin du collectif énergie CGT de Lille métropole. « Nous ne sommes pas des voyous, c’est le gouvernement qui nous pousse à ces actions. Travailler deux années de plus, ce n’est pas possible. » Dans un communiqué transmis aux médias, la CGT précise que ces actions « visent à défendre les précaires et les victimes de la capitalisation folle, dévastatrice et immorale du secteur de l’énergie ». Yvon Quintin renchérit, pointant les profits réalisés par le fournisseur Engie qui ont largement profité aux actionnaires. « C’est Noël pour eux ; ils sabrent le champagne pendant que les Français peinent à payer leurs factures. Les 3,4 milliards de profits auraient justement pu servir à alléger ces factures et les faire baisser de plus de 20 %. » Le gazier en retraite prend l’exemple d’une dame vivant seule dans une petite partie de courée récemment rencontrée à l’occasion d’une distribution de tracts. « Avec sa pension de 900 euros, elle se retrouve à devoir payer une facture de 1 200 euros. Comment voulez-vous qu’elle s’en sorte ? » Il rappelle également que ses collègues de GRDF Roubaix et ceux de Wambrechies ont dû batailler pendant six semaines pour obtenir une augmentation de 200 euros brut mensuels. Au-delà des mobilisations contre la réforme des retraites, les gaziers CGT continuent d’exiger le retour de l’énergie dans le giron public. « Nous devons revenir à une indépendance et une souveraineté énergétique. Ce n’est pas à la Bourse de fixer les prix de l’énergie. Mettons fin à la spéculation », réclame ainsi Yvon Quintin. Les gaziers appellent les salariés à se retrouver massivement dans la rue le 7 mars. « Nous allons tout faire pour que cette nouvelle manifestation soit un succès, mais en notre qualité de lanceur d’alerte, nous allons poursuivre nos actions et les amplifier. »