Depuis plusieurs décennies, le phénomène inquiète : les abeilles sont menacées d’extinction. Les conséquences de ce déclin se font ressentir au quotidien ou leur présence se fait de plus en plus rare. Entre pollution, usage de pesticides ou prolifération de ses prédateurs naturels, comme les frelons asiatique, les causes de cette éradication sont multiples. Les essaims sont, par ailleurs, de plus en plus fragiles. À Lille, l’association Sourires d’abeilles tente de replacer l’insecte au cœur du paysage urbain tout en s’assurant que les essaims aient accès à suffisamment de ressources pour ne pas entrer en concurrence. L’association a été fondée en mars 2021 par deux anciens élèves de la formation Rucher-école de Lille, Alexia Ortiz, aujourd’hui présidente de la structure, et Said Essir, trésorier. L’espèce sélectionnée n’est pas le fruit du hasard. « Nous avons fait le choix de l’abeille noire, ou Apis mellifera mellifera, explique Alexia Ortiz. C’est une espèce locale adaptée au climat et qu’il faut sauvegarder, car elle est en danger. Elle pollinise énormément, mais produit peu de miel. D’ailleurs, l’objectif n’est pas celui ci, même si une récolte est envisagée à la fin de cette année. » La collecte qui, si elle se concrétise, devrait donner lieu à une animation pédagogique autour de l’extraction du miel, fin août ou début septembre. Les trois ruches dont s’occupe aujourd’hui l’association, contenant tout au plus 60000 abeilles chacune, sont installées dans le parc Matisse et le Jardin des plantes de Lille Sud. Elles sont disposées de façon à gêner le moins possible les visiteurs du parc, à la fois visuellement et physiquement. Les entrées des ruches sont donc installées à plus de 2 mètres de hauteur pour ne pas atteindre les promeneurs. L’apparence des ruches est elle, conçue pour se fondre dans le paysage, voire l’embellir au travers d’une création originale. Les designs des structures du jardin ont été réalisés par le truchement d’un concours organisé par le Centre d’Architecture et d’urbanisme de Lille, le WAAO.
Des ruches au cimetière
D’autres projets ont également vu le jour. À Lomme, l’association a été sollicitée pour former à l’apiculture les employés de deux cimetières de la ville. Un programme similaire devrait voir le jour dans trois autres nécropoles situées dans les environs de Lille Sud. À la demande du conseil municipal des enfants de Lille, la gestion des ruches sera assurée par les membres de l’association et des ateliers devraient être organisés autour de son entretien ainsi que de l’utilité de nos précieux insectes de la famille des apoïdes.
