Alinéa

51 emplois supprimés à Noyelles-Godault

Publié le 18 septembre 2020 à 12:17 Mise à jour le 21 septembre 2020

Une fois encore,le décret du 20 mai 2020. permettant à un chef d’entreprise de se porter candidat à la reprise de sa propre société en difficulté a été mis en œuvre.

Le PDG Alexis Mulliez et l’association familiale Mulliez avaient déposé une offre de reprise pour leur entreprise d’ameublement Alinéa. Le tribunal de Marseille a validé celle-ci, permettant aux actionaires de revenir à la tête de l’enseigne. 992 emplois sont supprimés. Sur les 26 magasins répartis sur le territoire, il n’en reste que neuf. Celui de Noyelles-Godault, dans le Pas-de-Calais, fait partie des sacrifiés. Ses 51 salariés seront probablement tous licenciés. Selon Eddy Chlang, délégué CGT, les offres de reclassement proposées par Alinéa sont en effet mal adaptées aux salariés. Le tribunal a estimé pour sa part que cette offre était « la seule alternative possible à une liquidation judiciaire directe ». Le décret publié le 20 mai veut répondre pour partie aux difficultés rencontrées par les entreprises durant la période de confinement. Pour éviter une liquidation, ce texte autorise ainsi un dirigeant qui dépose le bilan à se présenter comme repreneur potentiel et à déposer une offre. Seule condition, en plus d’être viable, cette offre doit prévoir un maintien de l’emploi. Mais pas de l’ensemble de l’effectif.

Effet d’aubaine

Les dirigeants de Camaïeu à Roubaix avaient eux-mêmes fait une offre de reprise de leur entreprise. Mais cette fois, le tribunal de commerce de Lille n’avait pas suivi et lui avait préféré une offre mieux-disante (celle de Michel Ohayon portait sur la reprise de 2 659 salariés sur 3 900, au lieu de 2 148 pour les anciens dirigeants). Le tribunal de Lille avait également été sensible à la perte de confiance du personnel de Camaïeu pour leur direction. Pour Alinéa, le tribunal de commerce a au contraire accepté qu’Alexis Mulliez et l’association familiale gardent la tête de l’entreprise. Pourtant, regrette l’avocate des salariés, le groupe rencontrait des difficultés structurelles depuis des années (comme c’était le cas pour Camaïeu). Or, le décret du 20 mai doit être utilisé lorsque l’entreprise rencontre des problèmes conjoncturels. Selon l’avocate, ce n’était pas le cas et la crise sanitaire aurait servi de prétexte. Le repreneur aurait donc profité d’un effet d’aubaine.