Liquidation.

C’est fini pour le repreneur de Whirlpool

Publié le 1er août 2019 à 17:40

En redressement judiciaire depuis fin mai, l’entreprise WN vient d’être mise en liquidation par le tribunal de commerce d’Amiens. Pour les anciens de Whirlpool, la pilule est particulièrement amère.

Les 182 salariés de WN avaient beau s’y attendre, la décision du tribunal de commerce qui met le mot fin à l’aventure de l’entreprise n’en est pas moins difficile à accepter, d’autant que des questions importantes se posent toujours.

C’est le 31 mai 2018 que l’industriel picard et président du Medef de la Somme, Nicolas Decayeux, avait officiellement repris le site de Whirlpool (délocalisé en Pologne) avec 162 salariés sur 282. C’est d’ailleurs le géant américain de l’électroménager lui-même qui avait choisi son repreneur et lui avait versé 7,4 M€. L’ État avait quant à lui mis 2,5 M€ dans la corbeille tandis que la région des Hauts-de-France avait contribué à hauteur de trois cent mille euros pour la formation.

Avec en plus le soutien officiel d’Emmanuel Macron pour le projet, dès octobre 2017, les ex-salariés de Whirpool pouvaient se sentir rassurés. Pas pour longtemps. WN s’était donné pour vocation la production de casiers réfrigérés connectés (des shopping box) et de chargeurs de batteries pour vélos et voitures. Un an après la reprise, le chiffre d’affaires s’est avéré très insuffisant (300 000 euros) et les débouchés commerciaux n’ont pas été trouvés. Environ cinq millions d’euros de dettes ont été accumulés.

Par ailleurs, un récent audit commandé par la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie, Agnès Pannier-Runacher, révèle que 179 000 euros ont été engloutis pour des locations de logements, de voitures et... d’une loge dans un stade de football. Mardi 30 juillet, en prononçant la liquidation de WK, le tribunal a également validé la cession partielle de l’entreprise pour 6 euros symboliques à une entreprise d’aménagement en mobilier de magasins, Ageco Agencement. Celle-ci, qui emploie 52 salariés, réembauchera 44 ex-salariés de WK, laissant les 138 autres sur le carreau. Elle a obtenu deux prêts de 1,7 million d’euros de l’État et de la Région et s’engage à produire les casiers connectés que n’a su faire WK.

Les salariés victimes de deux licenciements en un an se demandent ce qu’a fait Nicolas Decayeux de l’argent qui lui avait été attribué pour la reprise de Whirlpool. Leur avocat, M e Rilov, persiste dans sa théorie en répétant qu’à l’évidence, en choisissant le repreneur WK, Whirpool s’est débarrassé d’un conflit social en partant s’installer en Pologne en toute quiétude.