Justice

Huit ans après, les ex-H2D réclament leurs indemnités

par Philippe Allienne
Publié le 5 juin 2020 à 15:22

Huit ans après la liquidation de leur entreprise et leurs licenciements, les salariés de l’imprimerie H2D (Hellemmes) attendent l’exécution d’un jugement qui leur accorde des indemnités.

C’est le 27 juin 2012 que les 83 salariés de l’imprimerie H2D (ex-Québecor) à Hellemmes, ont été licenciés après la liquidation de leur entreprise. Dès le départ, ils ont éprouvé de nombreuses difficultés pour obtenir leurs salaires et leurs indemnités. Mais surtout, le combat s’est poursuivi depuis devant les tribunaux. Trois ans après la liquidation, en 2015, le tribunal des Prud’hommes qui avait été saisi par les salariés leur donnait raison et jugeait leur licenciement sans cause réelle et sérieuse. Leur ex-employeur avait alors fait appel et, le 20 décembre 2019, la cour d’appel de Douai confirmait le jugement, donnant ainsi encore raison aux salariés. « Mais depuis, explique Alain Rabin, secrétaire de la Filpac CGT des retraités Nord métropole, l’argent n’a pas été versé. Cela fait six mois. » Des recours seraient semble-t-il encore possibles. Mais lassés d’attendre, les ex-H2D se sont rendus vendredi 29 mai devant le siège du mandataire judiciaire Me Soinne, à Roubaix, pour obtenir ce qui leur revient. À raison d’une moyenne de 25 000 euros par personne, cela représente une enveloppe d’environ deux millions d’euros. Une délégation syndicale a pu rencontrer les représentants du cabinet de Me Soinne et ce dernier s’est engagé à faire débloquer la somme dans les jours suivants. Il lui faut pour cela envoyer une demande de levée de fonds auprès de la CGEA. C’est cet organisme en effet qui met à la disposition du mandataire judiciaire les fonds nécessaires au règlement des sommes dues aux salariés dans un délai de cinq jours suivant la réception du relevé de créances salariales. Le mandataire doit ensuite reverser immédiatement les sommes dues aux salariés. La demande est partie dès la fin de la réunion de vendredi, assure le mandataire. Cela n’a rassuré qu’à demi les salariés présents. Si certains ont retrouvé un emploi et d’autres sont en retraite, il y a parmi eux des cas très difficiles. L’un d’eux par exemple, explique avoir un découvert bancaire de 6 000 euros et ne plus être à même de vivre cette situation. Pour Alain Rabin, il n’est pas question de mettre ce retard sur le dos du confinement. « Ces travailleurs, dit-il, ne réclament que le dédommagement de la forfaiture qui leur a été infligée et ce avec un jugement en leur faveur. »