L’intersyndicale de Bridgestone résiste aux pressions de la députée

Béthune

Publié le 16 décembre 2019 à 17:58 Mise à jour le 13 octobre 2020

L’usine Bridgestone de Béthune manque, depuis des années, des investissements nécessaires à sa modernisation. C’est le choix de la multinationale japonaise. Il a consisté d’abord à créer en Europe de l’Est, avec des fonds de l’Union Européenne, des usines ultra performantes, et donc très rentables. Dans un deuxième temps, il y a une dizaine d’années, Bridgestone a mis l’ensemble de ses usines européennes en concurrence les unes avec les autres. Elle a menacé de fermeture celle de Bari en Italie, il y a quelques années. Et aujourd’hui, c’est Béthune qui se retrouve dans le « viseur ». Ses résultats sont comparés à ceux de Burgos en Espagne ! Sauf que Burgos bénéficie des investissements nécessaires à son développement, contrairement à l’usine de Béthune. Pour la section communiste de Béthune, « la responsabilité de cette situation est donc très claire : c’est celle du groupe japonais qui n’a eu de cesse de refuser à Béthune les moyens de son développement, à savoir un juste retour sur les profits réalisés depuis plus de cinquante ans. Avec ses lunettes de bourgeoise macronienne, et d’héritière du groupe Desprez, madame la députée campe sur ses certitudes : les responsables de la situation, ce sont les salariés, et leurs organisations syndicales majoritaires ». Les responsables communistes rappellent que, de façon malhonnête, elle utilise dans un communiqué (paru avant les élections professionnelles - ndlr), le travail de la sénatrice communiste, Cathy Apourceau-Poly, sans jamais la citer.« Elle ment, comme la secrétaire d’État Agnès Pannier-Runacher, en affirmant que la signature de l’accord de performance collective au printemps dernier aurait permis d’obtenir les investissements nécessaires à la modernisation de l’Usine. Il n’était prévu que 6 millions d’euros sur trois ans, quand il en faudrait au moins 40 millions, chaque année, pour rattraper le retard imposé au site de Béthune. » Au final , l’intersyndicale CFDT-Sud, CGT- Unsa a remporté les élections et continue à se battre contre l’accord de performance collective. Il est vrai que pour sa part, le directeur de l’usine, Philippe Burnage, affirme qu’il passera outre et que la cinquième équipe sera supprimée.