Korian

La colère des Ehpad privés

par Philippe Allienne
Publié le 5 juin 2020 à 15:18

Korian, c’est un groupe privé présent partout en France et dans plusieurs pays européens. Il gère notamment des maisons de retraite médicalisées (environ 350 en France), des cliniques spécialisées, des résidences services, et autres services de soins et d’hospitalisation à domicile. Dans les Hauts-de-France, on recense une dizaine d’Ehpad (Établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) appartenant au groupe, dont quatre dans la métropole lilloise, un à Maubeuge, un à Valenciennes, deux à Amiens, deux dans l’Oise. Chaque Ehpad emploie une soixantaine de salariés. Ces établissements participent bien-sûr à la lutte contre la pandémie de Covid-19. Cette crise sanitaire a, comme dans le public, révélé le rôle que joue le personnel soignant et non soignant. Ces derniers réclament donc la reconnaissance de leurs métiers et un juste retour des choses. « Nous demandons la prime des 1 000 euros pour l’en- semble du personnel, sans distinction ni discrimination », explique Nour-Eddine Aghanbou, délégué syndical CGT. Mais ce n’est pas tout. Les salariés, représentés par une intersyndicale composée de la CGT, FO et Sud, ont établi un cahier de revendications qui ressemble fort à celui du secteur public : une prime de 1 500 euros, pour tous, de la part du ministère de la Santé ; une majoration des heures supplémentaires de 50 % ; la reconnaissance du Covid-19 au titre des maladies professionnelles pour l’en- semble des salariés (les agents de vie sociale sont aussi exposés que les soignants) ; la hausse des effectifs dans les Ehpad (car le sous-effectif impacte les conditions de travail) ; les remplacements à 100 % ; une prime grand-âge de 100 euros (comme dans le privé) ; une augmentation salariale de 300 euros net par mois. « Actuellement, le personnel est très mal payé, avec des salaires proches du Smic », dit Nour-Eddine Aghanbou. Des actions ont été menées pour faire connaître ces revendications. Le 25 mars, un grand rassemblement a eu lieu et, à Lille, un débrayage a été observé entre 12 h et 14 h. Face à cette pression portée au niveau national, la direction générale a proposé une prime « à hauteur de 1 500 euros pour l’ensemble des salariés, mais en fonction de certains critères qui ne nous ont pas encore été transmis », dénonce le syndicaliste. On devine aussi que le terme « à hauteur » ne séduit pas les salariés qui voient une intention d’aller en-deçà des 1 500 euros pour certaines catégories. Alors, la colère ne retombe pas, bien au contraire, et l’ensemble du cahier de revendications continue d’être porté. Le 16 juin, un mouvement est programmé dans les établissements et un rassemblement aura lieu au siège parisien à 10 h.

Pour participer à la mobilisation, un co-voiturage est proposé au départ de Lille, à 6 h, devant l’établissement Korian de la rue Gambetta. Pour réserver : 06 52 78 30 82.