© Philippe Allienne
Moisson 2021

Le beau temps se fait encore attendre

par Marc DE LANGIE
Publié le 20 août 2021 à 10:38

Intempéries au printemps avec des gelées tardives, puis du soleil, de la pluie, de l’humidité : la météo n’a pas été très favorable aux agriculteurs. Aujourd’hui, la moisson n’est toujours pas terminée et il n’est pas facile de travailler dans ces conditions.

Dans les Hauts-de-France, «  la qualité sera moyenne, avec des rendements moyens  » indique Stéphane Willefert, responsable commercialisation pour le groupe Noriap. Au printemps, tous les intervenants misaient « gros  » : une récolte avec un potentiel important autant en rendement qu’en qualité. De plus, les gelées tardives avaient relativement épargné les grandes cultures dans la région car le stade de développement n’avait pas atteint la même maturité que les cultures situées dans les régions plus au sud de Paris.

Incidence sur le prix de vente

Or, à ce jour, il reste encore environ 40 % de la moisson à terminer avec des rendements moyens et une qualité moyenne. Les rendements devraient se situer autour de 8 tonnes par hectare dans le Nord- Pas-de-Calais, 8,4 tonnes en Picardie. Or, les opérateurs espéraient un rendement entre 8,5 et 9 tonnes par hectare. La météo prévue au cours des prochains jours ne s’annonce pas très favorable. « Nous devrons accompagner encore plus les agriculteurs », poursuit le responsable. Cela veut dire que les opérateurs devront « travailler  » les lots : trier les blés en fonction de leur qualité, les sécher afin de tirer le potentiel au maximum pour ainsi mieux les valoriser. Certains lots seront plus difficiles à relever. Le taux de PS (poids spécifique [1]) sera étroitement surveillé. Les blés de meilleure qualité iront à la meunerie tandis que les autres seront commercialisés pour l’alimentation animale. Il faudra encore attendre la fin de la récolte pour connaître l’incidence des rendements et de la qualité sur les prix. Toutefois, fonctionnant comme des vases communicants, l’abondance du blé de meunerie ou de fourrage entraîne une baisse ou une hausse des prix, selon la valorisation de l’un ou de l’autre. Quant aux débouchés, si certains marchés sont déjà assurés pour le blé de meunerie (Afrique du Nord principalement) il sera peut-être plus difficile pour le blé fourrager. « Nous devrons chercher de nouvelles destinations, plus lointaines. Et avec la reprise économique, les coûts de transport ont fortement augmenté. Cela aura une incidence sur le prix de vente » précise le responsable. Si la moisson 2021 est délicate, il s’avère difficile de la comparer avec celles des autres années. Que cela soit en 2016 ou en 2014, les problèmes rencontrés n’étaient pas les mêmes. Une note positive : tout sera moissonné, rien ne restera au champ. Quant à la récolte des orges (orge d’hiver et orge de brasserie), tout est pratiquement terminé, avec des rendements dans la moyenne quinquennale. La qualité reste dans les standards, mais décevante vu le potentiel de début de campagne.

Notes :

[1Taux de poids spécifique : ce taux sert de mesure et donne une information sur le volume d’un lot de cé- réales. Le taux moyen est de 76 kg/hl. Un taux plus faible entraîne une difficulté pour la transformation.