Le ras-le-bol des salariés d’Arc International

par Philippe Allienne
Publié le 31 octobre 2019 à 15:38 Mise à jour le 6 juillet 2020

C’en est trop pour les 5 300 salariés d’Arc International, le verrier d’Arques dans le Pas-de-Calais. Si l’entreprise a échappé à la faillite, le personnel exprime son ras-le-bol face aux efforts qui lui sont demandés. Il risque de l’exprimer lors des élections professionnelles prochaines.

C’est un effet complètement pervers qui menace la CGT lors des élections professionnelles du 14 novembre. Après avoir signé un accord méthode en mars dernier, le syndicat essuie aujourd’hui le dépit et la lassitude des salariés soumis à une hausse des cadences. Si l’idée de participer à l’effort pour soutenir l’entreprise avait été acceptée, la persistance d’un climat et d’un avenir morose met les travailleurs de fort méchante humeur. Pourtant, les efforts consentis n’ont pas été vains. En 2015, Arc International avait pu effacer une dette de 350 millions d’euros et relancer ses marques Arcopal, Arcoroc ou encore Luminarc. Son chiffre d’affaires s’était stabilisé à 900 millions d’euros. Sauf que les coûts de production l’ont fait replonger. Une nouvelle ardoise de 400 millions d’euros est apparue. Un repreneur avait été trouvé et 35 millions d’euros avaient pu être investis en 2017 dont 10 M€ par l’actionnaire principal, l’américain Glass Holding. Les 25 autres millions avaient été apportés par un consortium de fonds souverains mené par le Fonds public russe des investissements directs (RDIF) et par la Bpifrance (Banque publique d’investissement).

Taux d’intérêt élevés

En début d’année, il fallait encore 120 millions d’euros pour éviter la faillite. Le Conseil régional a consenti des avances remboursables via des prêts bancaires et l’intervention de Bpifrance. Mais les taux d’intérêts des banques s’élèvent à 12,5 %. Pour ajouter à la morosité ambiante, l’agence de notation américaine Standard & Poor’s a donné une mauvaise note à l’entreprise. Pour cet établissement, une dette de 400 millions, ça ne pardonne pas. Les députés communistes Fabien Roussel et Sébastien Jumel viennent de déposer un rapport sur cette question sur le bureau de l’Assemblée nationale.

(Photo © Ph A)