© Marie-Odile Bonnet
Compiègne

Les intérimaires de Manpower et la lutte des Unilever

Publié le 26 mars 2021 à 11:46

Ça chauffe pour Unilever du Meux, près de Compiègne (Oise). Le fabricant de dentifrice (marque Signal) fait face à un mouvement de grève de ses salariés qui réclament une augmentation de salaire de l’ordre de 50 euros. Or, la direction bloque sur une augmentation de 0,5 %, soit environ 10 euros. C’est sur cette base qu’elle s’est positionnée à l’occasion des négociations obligatoires dans l’entreprise. Pour le délégué CGT, David Bongard, cela frise le ridicule d’autant que la charge de travail a augmenté après la suppression d’une dizaine de postes d’intérimaires l’an dernier. Face à cette situation, les salariés ont entamé un mouvement de grève, bloquant la production. Il faut savoir que le site isarien, agrandi il y a dix ans, est la seule usine de production de dentifrice du groupe en Europe. Il produit 400 millions d’unités par an. L’an dernier, il a été qualifié d’usine « essentielle ». Mais le conflit se double d’une particularité : la présence de 80 intérimaires pour 300 salariés Unilever en CDI. L’employeur de ces intérimaires est la société Manpower. Depuis le début du mouvement, les Unilever bloquent l’usine. De ce fait, les intérimaires ne peuvent entrer et prendre leur poste. Objectivement, ils ne sont donc pas en grève, explique la CGT de Manpower. Pourtant, leur direction (l’agence Manpower de Compiègne) ne l’entend pas de cette oreille et refuse de les payer. Elle va jusqu’à se présenter sur le site d’Unilever pour faire pression sur les intérimaires et tenter de provoquer un conflit entre ces derniers et les salariés d’Unilever. Le dialogue de sourds s’étant rapidement instauré, l’agence Manpower a fait à son tour l’objet d’une grève avec occupation. Pour faire plier leurs directions respectives, les salariés comptent sur les effets de leur mouvement sur la chute de production.