Haubourdin

Les salariés de Cargill SAS veulent une prime digne

par Philippe Allienne
Publié le 10 avril 2020 à 11:19

La crise sanitaire ajoute aux soucis des salariés qui se battent depuis l’annonce du PSE en novembre dernier et le projet de suppression de 183 postes. Ce plan est suspendu durant le confinement mais la CGT a lancé des droits d’alerte pour protester contre le non respect des dispositifs de sécurité. Depuis, la direction a concédé quelques avancées : mise à disposition de flacons individuels de gel hydroalcoolique, barrières de Plexiglas sur les postes de travail, installation d’une caméra thermique à l’entrée de l’usine (avec relevé de température des salariés, des chauffeurs routiers et des visiteurs). « Même si tout n’est pas encore parfait (postes non nettoyés et absence de masques, ndlr), la mauvaise ambiance s’était estompée et la production avait repris à plein régime », explique Dorian Valois, délégué syndical CGT.

Sauf que lorsque la CGT réclame la prime de 1 000 euros souhaitée par le gouvernement pour les salariés qui travaillent pendant le confinement, la direction ne concède qu’une prime exceptionnelle de gratification de 800 euros payable avec le salaire de juin. Pour la CGT, qui revendique désormais 150 euros par jour travaillé, cela ne passe pas. D’autant que le directeur du site, Philippe Capaces, s’honore que Cargill Haubourdin nourrisse «  la population de façon sûre, durable et responsable  ». À la CGT, majoritaire, on s’étrangle d’indignation en rappelant que Cargill ne travaille pas que pour l’alimentaire et dénonce le mépris de la direction.

La grève a repris le 3 avril à raison de deux heures en fin de poste. La CGT demande aussi à ne pas remplacer les absents qui sont en maladie, en chômage partiel ou qui gardent leurs enfants. À noter qu’un salarié a été diagnostiqué positif au Covid-19 et hospitalisé en soins intensifs durant une semaine.