Auchan

Les syndicats réclament l’accès aux comptes

par Franck Jakubek
Publié le 17 mai 2019 à 18:58

La famille Mulliez ne fait pas d’affaires pour le plaisir, ni par humanisme. Il faut que les magasins rapportent, ou qu’ils ferment. Le 30 avril, le groupe nordiste avait annoncé leur projet de mettre en vente 21 magasins jugés moins rentables. Plus de 700 salariés sont concernés par cette mesure.

Chose inédite à Auchan, le Comité central d’entreprise (CCE) a voté le 15 mai à l’unanimité pour une procédure de droit d’alerte économique et demandé une expertise. La veille, le groupe a annoncé son retrait des marchés italiens et vietnamiens.

Les syndicats (FO, CFDT, CGT et CFDT) espèrent obtenir plus d’informations que dans le cadre du futur Plan de sauvegarde de l’emploi ainsi notamment « sur les comptes, les grandes orientations stratégiques, la situation du groupe au niveau international » a confié à l’AFP, le délégué syndical central de la CFDT, Guy Laplatine.

La CFDT demande que « le PSE et les reclassements soient organisés au niveau du groupe Mulliez  ». Kiabi, Saint-Maclou, Top Office, Picwic, Norauto, Phildar, Flunch, Boulanger, Leroy Merlin, Pimkie, entre autres, font partie de l’immense galaxie d’enseignes détenues par les membres de la famille Mulliez. FO rappelle qu’entre « 2013 et 2018, le groupe Auchan a réalisé un cumul de 2 706 millions d’euros de bénéfice net » auxquels s’ajouteraient aussi « un cumul de 522 millions d’euros au titre du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi  ».

Auchan Holding avait pris les devants en mars en annonçant des pertes estimées à 1,145 milliard d’euros en 2018, avec des revenus en baisse en France de 1,3 % comme indiqué dans une précédente édition de Liberté-Hebdo. Le groupe teste depuis mars des magasins sans vendeurs. Dans la région Hauts-de-France, sont concernés les supermarchés de Marquette-lez-Lille (Nord), d’Arras (Pas-de-Calais) et d’Albert (Somme). Le personnel se prépare maintenant à de longues semaines d’incertitudes.