Question santé, des Hauts-de-France au plus bas

par Philippe Allienne
Publié le 24 mai 2019 à 18:38

La Direction régionale du travail (Direccte) et la Caisse d’assurance retraite et de santé au travail (Carsat) ont présenté mardi au Club de la presse le dernier Atlas de la santé au travail (année 2017). Cet ouvrage documentaire a vocation à éclairer les choix stratégiques au titre de la politique régionale de prévention.

Il en ressort que les salariés de notre région sont les plus exposés aux accidents du travail (37,7 cas pour 1000 salariés alors que la moyenne française est de 33,4). Le nombre d’accidents du travail en Hauts-de-France en est de 62448, en augmentation de 0,5 %. Mieux former les jeunes et leurs encadrants est nécessaire, un quart des accidents intervenant avant la première année d’ancienneté. Les chutes en hauteur et les accidents de maintenance ont été nombreuses cet hiver. La surexposition n’étonne personne dans l’industrie et la construction, étant donné le poids de ces secteurs. Mais de nouveaux risques sont apparus, notamment dans le domaine des services à la personne, et singulièrement dans les EHPAD (établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes). La situation n’est pas meilleure pour les pathologies professionnelles (3,3 cas contre 2,4 nationalement). Affection prédominante : les troubles d’ordre musculo-squelettique. Par ailleurs, la reconnaissance des troubles psychosociaux ne cesse de progresser (75 cas indemnisés en 2017).

Quarante-deux décès en 2017

Avant même qu’une maladie soit déclarée pour être indemnisée, un salarié se plaint de fatigue, d’irritabilité, de problèmes d’articulations. Pas moins de 5329 maladies professionnelles indemnisées ont été dénombrées. Comme chaque année dans la région, une quarantaine de décès sont imputables au travail (précisément 42 en 2017).

Alertes aux employeurs, renforcement des contrôles et amélioration de la prévention sont des pistes incontournables pour faire progresser ce bilan de la santé au travail. Une enquête qualitative a été réalisée sous forme d’entretiens pour identifier les besoins des décideurs régionaux et de la prévention, compléter le diagnostic territorial et définir les évolutions souhaitables de l’Atlas. Pour valoriser cet outil, des suggestions pour une dématérialisation en plus du format existant ont été exprimées. Des thèmes supplémentaires pourraient voir le jour tels que le risque routier.