Une grève et des questions

L’entreprise « Passion Froid », qui, à Lomme, fait partie du groupe agroalimentaire Pomona, bien connu des collectivités territoriales, a fait face du 31 décembre au 6 janvier à une grève d’une partie de son personnel. Cette entreprise est spécialisée en produits frais carnés, laitiers et surgelés destinés à la restauration collective et commerciale.Les préparateurs et les chauffeurs (environ 80 salariés) se sont aperçus que leurs collègues d’autres maillons du groupe bénéficiaient d’une prime de 135 euros qui ne leur était pas attribuée. Au nom de l’égalité des salaires, près de 80 % de ce personnel se sont mis en grève durant près d’une semaine. Les rencontres avec la direction du site n’ont pas abouti, faisant durcir le mouvement en début de semaine. Mais l’entreprise, pariant sur le pourrissement (et les conséquences financières pour les salariés) a fait appel à des chauffeurs lyonnais afin de casser le mouvement. Lors des discussions, la direction a parlé d’une prime (inférieure à celle 135 euros) assortie d’une augmentation globalisée de la productivité. En d’autres termes, si les objectifs fixés n’étaient pas atteints, la prime serait retirée. Les salariés grévistes y ont vu une forme de « punition collective » et ont refusé. Le 4 janvier, une délégation de militants et d’élus communistes, conduite par Michel Vanhée, adjoint (PCF) au Maire de Lomme, s’est rendue sur place pour apporter son soutien aux travailleurs en lutte. Le mouvement a finalement pris fin sans signature d’accord. Mais il a eu le mérite de soulever une question intéressante. L’une des principales activités de Pomona porte sur l’approvisionnement des cantines des collectivités. Or, les municipalités se tournent de plus en plus vers les circuits courts et, par conséquent, la diminution de circulation des camions. Pomona envisage-t-il une reconversion en ce sens ? Quid alors de l’emploi ? L’ombre d’un plan social est évoquée.