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À Leers, la CGT met la pression pour l’ouverture des NAO chez IDLog

par Nadia DAKI
Publié le 10 février 2023 à 14:19

À IDLog, l’entrepôt logistique du groupe IDKids, à Leers (Nord), les syndicats ont organisé un barrage filtrant vendredi 3 février. Ils réclament une augmentation de salaire et une amélioration de leurs conditions de travail.

Malgré le froid, ils sont une trentaine à tenir le piquet de grève devant la grille d’entrée de l’entrepôt. « On se relaie depuis ce matin 8 heures. On ne peut plus travailler dans ces conditions », prévient Farida Khelifi, déléguée syndicale CGT. « On a les agents de maîtrise les moins payés du commerce, avec 1 600 euros nets. »

« On n’est pas des machines »

L’ambiance est décontractée, certains poussent même la chansonnette. Mais tous se disent inquiets quant à l’avenir de leur entreprise. « On a appris que les banques nous suivaient encore pour deux ans, et après ? Apparemment, les comptes sont toujours dans le négatif », poursuit la représentante syndicale. Les cas de Camaïeu, Go Sport, Pimkie et autres sont dans toutes les bouches. « On sait que le secteur du commerce va mal. Les prix ont augmenté mais pas les salaires, les gens consomment moins. Le marché de la seconde main est en hausse », analyse un gréviste. Les négociations annuelles obligatoires (NAO) débutent ce vendredi 10 février. Les grévistes réclament une augmentation de 200 euros bruts par mois. « Avec nos salaires de smicards, on n’arrive plus à faire face aux factures du quotidien. On ne vit plus, on survit », déclare un autre gréviste. Ils souhaitent également une amélioration de leurs conditions de travail. « Au service transfert, il est demandé une rentabilité entre 90 et 100 colis par heure. En moyenne, les agents portent 15 kilos par colis. On ne se soucie plus de notre santé, regrette un élu CGT au CSE. Les objectifs sont trop hauts par rapport à notre capacité de faire. De la même manière, on nous demande d’être polyvalent et productif. Or, on n’est pas des machines. On paie les mauvais investissements et après on vient nous dire qu’il n’y a plus d’argent. » Contacté, IDlog indique que « l’équilibre économique de l’entreprise est sous contrainte, dans un contexte d’inflation, de baisse et de changement structurel de consommation en même temps qu’un fort investissement depuis trois ans sur sa transformation. Cependant, la qualité de notre dialogue social nous permet, comme toujours, d’envisager ces négociations de manière constructive. Notre objectif est de parvenir le plus rapidement possible à des accords permettant de concilier les enjeux économiques de nos collaborateurs et ceux de l’entreprise dans une volonté de pérennité ». Les grévistes ont d’ores et déjà prévu de reconduire la grève si les négociations n’aboutissent pas.

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