Cette année, les négociations annuelles obligatoires (NAO) ont mis le feu aux poudres côté salariés. Depuis lundi 20 mars, une centaine d’entre eux sont en grève sur le site logistique de Marquette-lez-Lille. « Nous bloquons le site dès quatre heures du matin. Personne n’entre ou ne sort. Tout le monde est révolté. Comment la direction peut-elle nous proposer zéro augmentation alors que nous devons faire face à l’inflation et que nous sommes tous smicards ? », ne comprend toujours pas Manon Ovion, déléguée CGT. L’union locale de Tourcoing est venue prêter main forte. La visite des policiers n’a pas refroidi leur motivation. « On est à l’initiative du blocage, précise Samuel Meegens de l’UL CGT Tourcoing. Dans le cadre du mouvement contre la réforme des retraites, on pensait réaliser un blocage de cet entrepôt qui a débouché sur une grève totale. » Venue épauler une section CGT toute jeune, l’union locale se dit prête à prolonger le mouvement. « Dans cette entreprise, les salaires sont misérables avec un taux de précarité important et le recours aux intérims massif. La grande majorité des travailleurs sont des ouvrières. On a lancé une caisse de grève pour limiter voire éponger les pertes de salaire. Il y a une vraie solidarité. » La CGT réclame une augmentation des salaires de l’ordre de 20 %. « Il y a quelques années, l’entreprise n’allait pas bien. Et même dans ce cas, on a été augmentés. Alors que cette année, la situation financière est bonne et on n’a rien. Le slogan de Vertbaudet, c’est “les enfants d’abord”, mais nos enfants à nous, s’ils n’ont pas à manger, ce n’est pas grave ? », interpelle Manon Ovion, embauchée il y a dix ans.
CGT À l’usine Viskase, la dignité au travail passe aussi par le salaire
