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Consommer malin

Fraudes bancaires. Comment s’en prémunir ?

par Virginie Menvielle
Publié le 16 décembre 2022 à 10:50

Arnaques au faux conseiller bancaire, au support informatique, phishing… les tentatives de fraudes bancaires se sont multipliées ces dernières années. Mais ce n’est pas une fatalité, vous pouvez vous en protéger, il suffit de connaitre les astuces pour le faire.

En regardant votre relevé de compte, vous repérez un paiement qui ne vous dit rien alors que vous êtes toujours en possession de votre carte bancaire. C’est suspect. Vous êtes peut-être victime d’une fraude bancaire. De quoi parle-t-on ?

Le phishing ou hameçonnage

Le phishing consiste à envoyer des emails frauduleux pour obtenir vos données personnelles et vous soutirer de l’argent. L’escroc se fait passer pour une personne de confiance (un ami, un membre de la famille, etc.) ou un organisme que vous connaissez et qui vous invite à confirmer vos coordonnées ou à les mettre à jour en cliquant sur un lien aboutissant sur un site Internet. Vous en avez forcément déjà reçus. Il s’agit de ces fameux emails qui vous annoncent que vous êtes convoqués par le commissariat suite à une présence sur des sites pédopornographiques. Des messages qui vous disent que vous avez gagné un ordinateur, un iPhone dernière génération…, Des faux messages d’EDF, de la Caf, de votre banque ou encore de la Poste pour un colis et qui vous incitent à remplir à nouveau vos coordonnées. Pris de panique, vous pouvez être tenté de le faire, et vous rendre trop tard, une fois que le prélèvement bancaire a eu lieu, que vous vous êtes fait berner. La bonne nouvelle, c’est que vous pouvez facilement vous en prémunir. Il suffit d’adopter les bons gestes : vérifier l’adresse de l’expéditeur en passant votre pointeur de souris sur le nom de l’expéditeur du message pour voir son adresse e-mail complète. Traquer les éventuelles fautes de grammaire et d’orthographe, voire de syntaxe. Vérifier que le site est sécurisé : un cadenas doit être présent dans la barre d’adresse et l’adresse du site doit commencer par HTTPS (et non HTTP). Mais surtout, gardez en tête qu’aucun organisme officiel ne vous demandera de communiquer vos coordonnées bancaires en réponse à un courriel.

L’arnaque au faux conseiller

L’arnaque au faux conseiller bancaire est moins connue que la première mais tout aussi pernicieuse. De quoi s’agit-il ? D’une personne qui vous contacte, le plus souvent par téléphone, en se faisant passer pour un conseiller ou un salarié de votre banque, et prétend que vous êtes actuellement victime de paiements frauduleux. L’interlocuteur vous met en confiance car il connaît de nombreuses informations (votre identité, votre numéro de compte et même le nom de votre conseiller bancaire). Il vous presse ensuite de contester ces fameux paiements. L’escroc vous demande alors de lui communiquer vos identifiants et/ou coordonnées bancaires pour procéder au blocage de ces opérations, ainsi que le code reçu par SMS pour confirmer le blocage de ces opérations (ou de cliquer sur un lien reçu par courriel). En réalité, ce sont ces dernières opérations qui permettent à l’escroc d’effectuer des opérations frauduleuses. Dans tous les cas, même si c’est très bien fait, et que le numéro de téléphone correspond à celui de votre banque, n’oubliez pas qu’aucune banque ne vous demanderait de communiquer vos coordonnées bancaires par téléphone. Mieux vaut donc raccrocher le plus vite possible.

L’arnaque au faux support informatique

L’arnaque au faux support informatique consiste à vous faire croire que votre ordinateur a un problème grave (par exemple : la présence d’un virus, une erreur du système, un blocage de l’écran). Un message par SMS, courriel ou directement sur l’écran de l’ordinateur vous invite à contacter un numéro si vous ne souhaitez pas perdre vos données ou l’usage de votre ordinateur. Une fois entré en communication, l’interlocuteur fait semblant de dépanner votre ordinateur en prenant la main à distance puis vous facture la soi-disant prestation et/ou vous incite à acheter des logiciels inutiles. Pour limiter au maximum ce type de fraude, vous pouvez faire les mises à jour régulières de sécurité de votre système d’exploitation (Windows, IOS, Linux…) et logiciels installés, dont votre navigateur Internet. Tenir à jour votre antivirus et activer le pare-feu. Éviter les sites Internet peu fiables ou illicites. Ne pas cliquer sur des liens ou pièces jointes de courriels douteux ou d’expéditeur inconnu. Si malgré tout vous êtes victime, conservez des preuves (impression écran ou photographie de l’écran). Procédez au redémarrage forcé de votre ordinateur. Nettoyez votre navigateur Internet, supprimez les cookies et réinitialisez les paramètres par défaut. Réalisez une analyse complète de votre ordinateur à l’aide d’un antivirus. Désinstallez toute application suspecte identifiée sur votre ordinateur.

Quels recours ?

Prévenez immédiatement votre banque pour être remboursé. En cas d’opération non autorisée, le principe est celui du droit au remboursement. Dans le cas des arnaques au support informatique, fournissez le plus de preuves possibles. Ensuite, vous pouvez faire opposition à votre carte bancaire pour éviter d’autres paiements. S’agissant d’obtenir le remboursement de la somme débitée, la banque devra vous rembourser uniquement si le montant débité est supérieur au montant que l’on vous a annoncé. En revanche, dans le cas d’agissements frauduleux ou de négligences graves de votre part, la banque n’est plus tenue de vous rembourser. Mais si celle-ci n’a pas demandé d’authentification forte, vérification par un code envoyé par sms par exemple, qu’il s’agit bien de vous, elle sera tenue de vous rembourser. Il est également conseillé de déclarer la fraude aux forces de l’ordre (police ou gendarmerie). Vous pouvez faire un signalement en ligne via le téléservice Perceval, ou porter plainte dans un commissariat ou une gendarmerie ou par courrier.