Sade Télécom à Rouvroy

Grève pour de vraies hausses des salaires

par Etienne Alain
Publié le 16 décembre 2022 à 12:28

Rouvroy, près d’Hénin-Beaumont accueille Sade Télécom, prestataire principal d’Orange dans le Nord Pas-de-Calais, spécialisée dans l’installation et l’entretien de la fibre optique et de cuivre.450 personnes y sont employées sur les 950 que compte la société en Normandie, Ile-de-France, Nantes et chez nous. En janvier 2023, Sade Télécom prendra le nom d’Ensio, son propriétaire. La semaine dernière, les salariés avec la CGT et la CFDT ont engagé un mouvement d’une semaine après la signature d’un accord qu’ils contestent entre la direction et le syndicat majoritaire Unsa. L’accord Unsa/patronat prévoit une hausse de 3,5% pour les ouvriers, dont 1% de hausse générale sur les salaires et 2,5% répartis en enveloppes individuelles. Les cadres auront une augmentation globale de 3% versée seulement sous forme d’enveloppe individuelle. Les grévistes demandaient entre 5% et 6% d’augmentation générale des salaires et dénoncent les augmentations individuelles faites « à la tête du client  », donc au bon vouloir du patron sans aucun contrôle. Des pratiques que dénonçait Jean-François Calfmeyer, contrôleur de terrain depuis 15 ans et délégué CGT de Sade Télécom.

À la Sade où le salaire mensuel moyen d’un ouvrier va de 1.600 à 1.900 euros, la direction justifie «  le fait du prince » par son objectivité à récompenser les salariés en fonction de leurs compétences et de leur ni-veau de salaire. On y croit ! 80% du personnel recevra ainsi diverses primes dites de « partage de la valeur  » (les fameuses primes Macron, exonérées de cotisations et de contributions sociales) et la direction avance plusieurs autres primes et indemnités en guise d’augmentations des salaires. Ce qui n’en est pas en fait. Malgré ces contorsions financières pour ne pas augmenter réellement ses salariés, le dispositif de la Sade ne couvre l’inflation qu’à hau-teur de 5,50% alors qu’elle a déjà atteint 6,20% depuis début 2022. Malgré plusieurs jours de grève qui nuisent à son image et à celle de son client Orange « la direction est restée sourde aux revendications de ses salariés et joue systématiquement le pourrissement » dénonce Jean-François Calfmeyer. Pour le responsable de la CGT, la faiblesse des salaires à la Sade et l’explosion du coût de la vie ont obligé à reprendre le travail mais les revendications demeurent et la réalité reviendra frapper à la porte des patrons.