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Le 53e congrès de la CGT vu par...

par Philippe Allienne
Publié le 7 avril 2023 à 16:18

Présent lors du congrès de la CGT, Nicolas Cuvillier est secrétaire général du syndicat CGT au centre de production nucléaire de Gravelines. Il assume pleinement les débats agités de Clermont-Ferrand. Pour Mathias Wattelle, secrétaire de l’Union locale CGT de Lille, la plus grosse de France, « dans l’histoire du syndicat, il y a toujours eu ces tendances opposées. Heureusement qu’elles sont débattues dans un congrès parce que la CGT est une organisation qui alimente la démocratie syndicale ». Finalement, estime-t-il, la CGT sort du congrès en affirmant « sa capacité à changer et avec une direction rénovée, jeune, dynamique, revendicative, féministe et qui va faire énormément de bien à l’organisation syndicale ». Il en est persuadé, « Sophie Binet va faire en sorte de construire le lien de convergence avec toutes les forces de progrès social du pays, mais avant tout avec les forces de la CGT ».

Construire des convergences

Quid de la CGT aujourd’hui ? Pour Nicolas Cuvillier, elle doit « revenir à la lutte des classes, fédérer tous les travailleuses et travailleurs et être le premier rempart face au patronat, à l’État et face aux partis d’extrême comme le RN ». Ces appréciations différentes n’empêchent pas les deux syndicalistes d’avoir confiance en la nouvelle secrétaire générale Sophie Binet Elle s’est rendue, ce jeudi 6 avril, sur le piquet de grève du stockage de gaz de Gournay-sur-Aronde. Auparavant, elle avait fait un premier acte important en maintenant, la veille devant la Première ministre Élisabeth Borne, l’exigence de la CGT de retirer la réforme des retraites. « Nous sommes le syndicat des travailleurs, des privés d’emploi, des précaires et nous avons toujours eu des relations très étroites avec les organisations de la jeunesse » explique Mathias Wattelle. Rassembler, c’est aussi veiller à intéresser les jeunes générations. « Si la démocratie et la transparence ne restent que des slogans, déclare-t-elle, la CGT se fera sans les jeunes. » Depuis le 19 janvier, on constate un regain d’adhésion sur les idées de la CGT et les jeunes ne sont pas en reste. C’est ce que constate Nicolas Cuvillier. Mais pour ce dernier, qui est également membre du conseil fédéral de la jeunesse de la FNME, cela ne suffit pas. « Il importe, affirme-t-il, de renouer avec l’éducation populaire pour expliquer aux jeunes ce qu’est la CGT. » Et d’insister : « Nous n’avons pas toujours abordé certains sujets de la bonne manière. C’est le cas pour l’environnement ou l’égalité hommes-femmes, des questions sur lesquelles la jeunesse est très investie. » Là encore, la CGT a du grain à moudre. Partant du travail, il lui faudra dépasser les contradictions entre le social et l’environnement.