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SDIS 59

Les pompiers du Nord réclament plus de moyens

par Nadia DAKI
Publié le 16 décembre 2022 à 12:23

Les sections CGT et Sud des pompiers du Nord se sont mobilisés et ont organisé des rassemblements pour interpeler les élus. Ils réclament plus d’effectifs et de meilleures conditions de travail.

La question des effectifs est régulièrement soulevée au sein du SDIS (Service départemental d’incendie et de secours) du Nord, l’un des plus gros de France. « Depuis un certain nombre d’années, les effectifs ont été plafonnés au plus bas, indique Frédéric Demartelaere, délégué CGT. Le problème est devenu systémique avec notamment les départs à la retraite non remplacés. Pour y faire face, un appel excessif a été fait aux sapeurs-pompiers volontaires mais tout le système s’épuise. » Au SDIS du Nord, il y a 2146 sapeurs-pompiers professionnels et 4500 sapeurs-pompiers volontaires. «  Cette année, un important effort de recrutement a été fait, précise-t-on du côté du SDIS. 100 agents issus du concours de caporal et 21 sans concours ont été recrutés. Les engagements pris en début d’année sont tenus.  » Mais certains centres de secours semblent plus fonctionner en flux tendus que d’autres. « Ces recrutements sont insuffisants, juge Frédéric Demartelaere. Ils correspondent à des besoins identifiés en 2006. Or, les sollicitations opérationnelles ont augmenté de 25 % depuis. » L’une des raisons de la colère des agents des centres de Bouvines et Malus à Lille et de Tourcoing. « Les CIS sont en souffrance, poursuit le syndicaliste. Les conditions de travail se durcissent de manière drastique. Les gars sont en train de craquer. Nous ne sommes pas des machines. »

Un dialogue social ouvert

L’administration se montre attentive à la situation. «  Des dispositifs interne d’alerte existent. Des psychologues ont également été recrutés spécialement en cas de nécessité  », précise-t-elle. Et de rappeler qu’un groupement de santé et de sécurité au travail a été spécialement créé il y a cinq ans pour traiter des questions de mal-être au travail. Une rencontre s’est tenue ce mardi 13 décembre entre les organisations syndicales, le responsable des ressources humaines et un chef de groupement. « On a précisé l’ensemble de nos revendications et on a fait remonter les difficultés liées au manque d’effectif. Des solutions palliatives ont été avancées », estime Frédéric Demartelaere. Car il est également question des mutations. « Lille, Roubaix et Tourcoing se sont vu amputer d’agents, partis renflouer le sud du département, eux aussi en carence d’effectif. À la caserne de Malus par exemple, nous sommes 54 pompiers alors que nous devrions être 64. La réserve de volontaires dans le nord du département est moindre. Notre charge de travail est plus lourde et la fatigue se fait ressentir », explique-t-il.Une nouvelle rencontre est prévue dans une semaine. Du côté du SDIS du Nord, cette première rencontre a été perçue comme «  franche et constructive  ». « Les agents de Lille Malus ont fait part de leurs doléances. Les organisations syndicales ont poursuivi la discussion avec les services RH. Des propositions d’améliorations du système sont en cours d’étude  », souligne-t-on. « Il a été question de plus de souplesse dans les mutations. On attend de voir ce qui sera concrètement proposé lors de la prochaine réunion », se veut prudent le représentant de la CGT.