La direction de Pimkie vient de présenter aux représentants du personnel un « plan de transformation visant à ajuster progressivement son organisation et à gagner en agilité ». En d’autres termes, un plan social qui va conduire à la fermeture de 64 magasins d’ici à 2027 et provoquer la suppression de 257 postes. Elle pointe la baisse de la fréquentation et des ventes dans un nombre important de magasins, notamment depuis le Covid. Pimkie vient ainsi grossir le nombre d’enseignes qui baissent le rideau depuis ces derniers mois. « Si chacune de ces enseignes a une problématique propre, beaucoup d’entre elles ont un souci de capitalisation et de financement », pense Gérald Gautier, secrétaire de la section fédérale du commerce Force ouvrière (FO). « Les investisseurs achètent une entreprise à bas coût en espérant pouvoir rembourser la partie empruntée grâce à l’extension de l’activité. Mais celle-ci n’arrive jamais. » Seraient en cause, selon ce même syndicaliste, le remboursement des prêts consentis par l’État au moment du confinement et, surtout, l’absence d’investissements conséquents. « Pendant des décennies, les entreprises ont touché des dividendes sans investir dans l’outil de travail. Au bout d’un moment, ça ne colle plus. » Le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) a-t-il joué son rôle ? « Absolument pas, il a même été détourné de sa vocation première », assure-t-il. « Nous demandons que les aides et qu’une partie des bénéfices soient investies dans l’outil de travail et la formation des salariés, et ce, de manière contraignante. » Pour Maley Upravan, déléguée syn dicale FO de l’enseigne Pimkie, cette réalité du manque d’investissements est vécue quotidiennement. « Il faudrait remettre à plat tout le système informatique qui est obsolète, repenser nos collections, sachant que nos stylistes travaillent déjà sur les collections 2024. Bref, les décisions qui sont prises aujourd’hui, ne porteront leurs fruits que dans un an minimum. » Dans les Hauts-de-France, six magasins Pimkie sont concernés par ces fermetures. Ceux de Beauvais, d’Amiens, de Saint-Omer, de Valenciennes, de Dunkerque et de Faches-Thumesnil.
CGT À l’usine Viskase, la dignité au travail passe aussi par le salaire
