Industrie

Alstom prête à se séparer de 800 salariés

par Justine Frémy
Publié le 17 juillet 2020 à 17:22

Dans le cadre du rachat de l’entreprise canadienne Bombardier, le géant du ferroviaire français Alstom a présenté la semaine dernière une douzaine de « remèdes » à la Commission européenne pour ne plus être en situation de monopole, frein au rachat. Parmi ces mesures, la cession du site de Reichshoffen en France et celui d’une partie du site de Hennigsdorf en Allemagne.

Une décision que les près de 800 salariés du site alsacien ont appris par la voie des médias le 9 juillet dernier et qui a scandalisé les élus comme les syndicats. Fabien Roussel a relevé dans un communiqué qu’« au nom de la concurrence libre et non faussée, 800 salarié·es, leur famille et un outil industriel sont sacrifiés aujourd’hui ». De son côté, la FTM-CGT en appelle aux acteurs publics pour peser sur les décisions. « Les acteurs publics comme les présidents de région et la SNCF détiennent une partie de la solution puisque ce sont eux les clients. » Elle rappelle également les « graves problèmes financiers de Bombardier Transport » et s’inquiète de l’avenir des usines de Valenciennes « séparées de moins de 20 km et fabriquant les mêmes trains » une fois le nouvel actionnaire québécois aux commandes.

La Commission européenne a jusqu’au 31 juillet pour se prononcer sur le rachat. En attendant, plusieurs repreneurs du site de Reichshoffen sont déjà pressentis, dont Siemens. Mais aucune garantie d’absence de licenciements n’est possible à ce stade. « L’emploi est la priorité ; il est clair que tout repreneur du site de Reichshoffen n’a en l’état aucune obligation de reprendre l’ensemble du personnel » s’inquiète la FTM-CGT.

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