Photo d’illustration/Pixabay

Arc France : ce 1 % qui ne passait pas

Publié le 16 décembre 2021 à 18:57 Mise à jour le 17 décembre 2021

Les salariés du spécialiste du verre, à Arques, n’acceptent pas le tournant prix par les négociations annuelles obligatoires (NAO). La proposition d’augmenter les salaires de 1 % seulement a déclenché la colère des syndicats qui ont appelé à un rassemblement, mercredi 14 décembre, devant le siège de l’entreprise. Ils ont finalement obtenu 2 %.

On n’avait pas vu cela depuis fin 2018-début 2019 lorsque les salariés d’Arc France s’étaient mobilisés contre les modifications du temps de travail que proposaient la direction. Il s’agissait alors de réaliser une économie de 9 millions d’euros. Cette fois, à l’appel de la CFDT, de la CFE-CGC, de la CGT, de SUD et de l’Unsa, près de 600 salariés se sont regroupés ce 14 décembre au matin devant le bâtiment administratif de l’entreprise. C’est ce jour-là que se tenait la seconde journée de négociation salariale. La première, le 9 décembre, qui avait abouti à une proposition d’augmentation de 1 % brut, avait mis le feu aux poudres. L’an dernier, aucune revalorisation n’avait été concédée eu égard au contexte et les salariés avaient accepté. Mais cette fois, il faut tenir compte de l’inflation et d’une politique salariale amorphe depuis 15 ans pour les non-cadres.

2 % plus une prime

Les négociations ont duré une bonne partie de la journée. La direction a proposé, outre la revalorisation de 1 % en janvier, une seconde revalorisation de 0,8 % au 1er juillet. Les salariés ont immédiatement refusé, menaçant d’un mouvement de grève fort. Finalement, après de longues discussions, les choses se sont calmées autour d’une proposions portant sur une revalorisation de 2 %, pour moitié en janvier, pour l’autre en juillet. À cela doit s’ajouter une prime de 100 euros en février. Les syndicats étaient tous partis sur ce compromis en milieu de journée, à l’exception de SUD qui envisageait des débrayages à l’image de ceux qui ont été vécus en décembre 2018 et en janvier 2019.

Panne de logiciel et facture énergétique

À partir de la rentrée de septembre 2021, Arc est entrée dans une nouvelle crise en raison notamment d’un logiciel de commandes défaillant et de problèmes liés à l’emballage. Paradoxalement, le carnet de commandes était plein, mais l’entreprise peinait à livrer ses clients. Les augmentations brutales et importantes de la facture énergétique n’ont pas arrangé les choses. Il expliquait pratiquement à lui seul un manque de trésorerie de 20 millions d’euros pour que l’entreprise tienne ses engagements vers l’État qui s’était porté à son secours.