ACIERS-MÉTAUX

Ascoval : la CGT pointe la responsabilité de l’Etat et des banques françaises

par Mathieu Hébert
Publié le 22 février 2019 à 15:51

Le ministère de l’Économie utilise des mots très durs à l’égard du repreneur d’Ascoval. La Fédération des travailleurs de la métallurgie CGT, elle, insiste sur la « responsabilité » de l’Etat.

Le ministère de l’Économie utilise des mots très durs à l’égard du repreneur d’Ascoval. Altifort « aurait trompé tout le monde », notamment sur sa capacité à réunir les 10 millions de fonds propres promis, ainsi qu’un prêt de 25 millions d’euros auprès d’un organisme de prêt espagnol, MGI.

« Ce qui fait moins la Une », note la Fédération des travailleurs de la métallurgie CGT dans un communiqué publié le 22 février, « c’est le fait que la Banque de France ait dégradé la note d’Altifort, consécutivement à l’annonce de reprise d’Ascoval par Altifort, impactant les contrats d’assurance de ce dernier avec ses propres fournisseurs, le contraignant ainsi à puiser davantage dans ses fonds propres  ».

Ce qui est moins évoqué, poursuit la FTM CGT, c’est qu’aucune banque française ne participe au financement de la reprise d’Ascoval. « Très curieux, sachant que des fonds publics sont amenés par l’Etat (sous forme de prêt) et la Région Hauts-de-France, et que le repreneur Alfifort est un groupe franco-belge  ».

Comme Vallourec, le gouvernement, et le ministère de Bercy en particulier, a longtemps considéré le projet d’Altifort avec réserve. Pressé par les acteurs nordistes, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire s’y était finalement rallié à l’automne 2018. Pour la FTM CGT, le risque est grand qu’Altifort soit écarté.

Or, souligne-t-elle, « Altifort n’a pas renoncé à la reprise ; (sa) direction l’a affirmé publiquement, annonçant travailler à des pistes de fonds complémentaires d’ici à l’audience de Strasbourg du 27 février  ». « Selon nos sources, le prêt auprès de MGI n’est pas, non plus, totalement enterré  », complète la fédération des métallos.

La CGT réaffirme que « la relance du site d’Ascoval doit être menée à bien, dans l’intérêt général (et) pour le bassin d’emploi du Valenciennois  ». Les commandes pour l’aciérie d’Ascoval sont en cours de consolidation, conformément au plan de reprise qui avait été validé par Bercy, souligne encore la CGT, « ce qui démontre les besoins du marché et la viabilité économique du site. La seule question posée est donc la disponibilité de fonds permettant d’assurer le fonds de roulement nécessaire à la montée en puissance de la production  ».

Et la fédération de conclure : « le gouvernement, après plusieurs mois d’élaboration d’un plan de relance de l’activité jugé crédible, est placé devant une obligation de résultat. Tous les leviers doivent être actionnés pour que la pérennité du site et de ses emplois soit assurée ». Y compris la nationalisation temporaire de l’entreprise.