Casque sur la tête, Bruno Le Maire a visité l’aciérie Ascoval à Saint-Saulve, le 8 novembre. Voilà qui « a renforcé (sa) détermination à sauver l’entreprise » a-t-il dit devant les micros à la sortie. « J’ai vu une aciérie du XXIe siècle et j’ai surtout vu des salariés mobilisés et responsables qui tiennent à leur outil de production », a déclaré le ministre de l’Economie, usant d’un ton plus affirmatif que les hésitations du gouvernement des derniers mois.
Alors qu’il pointait le manque de financement du projet du repreneur pressenti, Altifort, et qu’il s’était rangé au refus de Vallourec de soutenir ce projet, Bruno Le Maire a dit aux salariés : « Nous sommes sur la bonne voie. C’est difficile mais nous voulons y arriver et nous allons y arriver ».
« Un ou deux points à discuter avec Vallourec »
Reste des « difficultés » : le plan de financement, le carnet de commandes, et « un ou deux points qu’il reste à discuter avec Vallourec. J’y travaille ». Altifort demandait le soutien de la maison mère pour qu’elle s’engage sur des volumes d’achat et des prix garantis pendant dix-huit mois, la prise en charge d’un passif social et la rénovation de deux halles dans lesquelles le repreneur souhaite implanter un train à fil. La négociation porte sur ces points. Jusqu’où l’Etat arrivera-t-il à convaincre Vallourec ? Sous l’impulsion de la CFDT et de certains élus locaux, les salariés ont repris le travail en début de semaine. La justice, après un nouveau report, se prononcera sur le projet de reprise lors d’une audience prévue le 12 décembre à Strasbourg. D’ici là, la mobilisation autour de l’aciérie et des salariés demeure : une caisse de solidarité a été mise en place par le conseil municipal de Marly, et plusieurs élus régionaux, président de Région et parlementaires notamment, appellent les banques à soutenir le projet. La Région a confirmé son soutien à hauteur de 12 millions d’euros. « Je ne dis donc pas que c’est acquis, mais la situation est aujourd’hui bien plus consolidée qu’il y a quelques semaines », déclarait Emmanuel Macron le 4 novembre dans les colonnes de la Voix du Nord.
