Le maire d’Haubourdin, Pierre Beharelle, se dit abasourdi et est venu apporter son soutien aux salariés. Quelques semaines plus tôt, il avait visité l’usine et rien n’avait filtré sur les intentions de la direction. Les représentants syndicaux ont été reçus à la Région Hauts-de-France. Ce vendredi 29 novembre, le sénateur communiste Éric Bocquet se rendra sur le site. Le député (PCF) Alain Bruneel s’y est également rendu. Dans un courrier adressé à la ministre du Travail, il dénonce « un terrible bilan social et humain ». « Avec près de 40 000 emplois industriels perdus ces dix dernières années en Nord-Pas-de-Calais, ajoute-t-il, il est temps d’arrêter l’hémorragie. D’autant que le groupe Cargill est riche à miliards (2 milliards de dollars de bénéfices l’an dernier). Il est inacceptable que des hommes et des femmes qualifiés soient mis aussi brutalement à la porte d’un groupe qui réalise des profits. D’autant que Cargill aurait été régulièrement subventionné par l’argent public, et notamment le Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi ». Il interroge le gouvernement sur ce qu’il entend mettre en œuvre.
Sacrifiés sur l’autel du profit
Secrétaire de section du PCF d’Haubourdin, Nathalie Capy va dans le même sens en dénonçant une « attitude scandaleuse et inacceptable ». Elle rappelle qu’en 2016 déjà, « une trentaine de postes avaient été supprimés malgré le cadeau de l’État (1,2 million d’euros au titre du CICE) dans le cadre d’un prétendu “plan de sauvegarde de l’emploi” ! ». Elle non plus ne croit pas au motif invoqué de réorientation de la production : « Qu’on ne s’y trompe pas, à terme – et c’est ce que craignent les travailleurs de Cargill et les représentants syndicaux de la CGT – on peut s’attendre à la disparition totale de l’entreprise d’Haubourdin. (...) Nous ne pouvons accepter que des êtres humains soient ainsi sacrifiés sur l’autel du profit des grands groupes capitalistes. Notre soutien aux travailleurs en lutte de l’usine Cargill est total ».