INDUSTRIE ALIMENTAIRE

Jean Caby : à Saint-André, l’espoir déçu

par Mathieu Hébert
Publié le 9 novembre 2018 à 14:53 Mise à jour le 12 novembre 2018

Après la liquidation judiciaire de Jean Caby en juin, trois repreneurs potentiels avaient manifesté leur intérêt pour les actifs du producteur de saucisses cocktail de Saint-André, près de Lille.

Les représentants des salariés nourrissaient de grands espoir dans le projet associant un industriel allemand et des investisseurs français. Il s’agissait de relancer la production de saucisses en marque propre et sous marque distributeur à partir du site de production de Comines, à quelques kilomètres de l’usine historique de Saint-André, dont la construction a été arrêtée avec les difficultés de l’entreprise.

Mais ces investisseurs se sont désistés. L’Allemand s’est retiré du projet. Le tribunal de commerce de Lille métropole assure même n’avoir jamais reçu cette dernière offre, selon France 3.

Selon le syndicat CGT de Jean Caby, contacté par l’un des investisseurs fin septembre, ce projet aurait représenté un investissement de 17 millions d’euros et 170 embauches à terme. «  Ils nous semblent sérieux », disait Mouloud Amara, délégué CGT, à propos de ces investisseurs qui demeurent anonymes. « Je veux croire que ce projet va se réaliser », soulignait-t-il. Agé de 63 ans, Mouloud Amara y voyait là son « dernier combat ». « Je voudrais réussir à amener mes camarades à Comines. Ce serait ma fierté », confiait-t-il à Liberté.

Le site historique de Saint-André, convoité par des promoteurs immobiliers, sera vendu aux enchères en 2019.

« À la Région, ce que l’on veut, c’est qu’un industriel reprenne l’usine de Comines et la fasse tourner », lance Christelle Delebarre, première adjointe au maire de Saint-André et conseillère régionale, citée par la Voix du Nord.

Plus de deux cents personnes perdent définitivement leur emploi. Jean Caby aurait fêté ses cent ans en 2019.

L’entrée du site historique de Jean Caby à Saint-André-lez-Lille. Situé en plein centre-cille, il sera vendu aux enchères en 2019. (Photo archives Alexane Bleuse)