21 septembre 2019, le couperet tombe. « J’ai reçu un courrier recommandé. Le ministère du Travail a annulé la décision de l’inspection du travail et a validé mon licenciement » déplore Alice Gorlier, délégué d’Ondulys, dans l’Aisne, en lutte pour permettre l’implantation de la CGT dans son entreprise. Apparemment c’est comme ça en ce moment. Le ministère casse les décisions des inspecteurs afin de les décourager à refuser des licenciements : « refuser un licenciement c’est six mois de travail pour un inspecteur du travail ». Une procédure longue, mais ô combien utile pour les salariés et les syndicats en butte à une répression sans vergogne. Le recours se fait devant le tribunal administratif. « Mais c’est une procédure assez longue et qui me tient à l’écart de l’entreprise durant cette période ».
Le tribunal administratif devrait invalider la décision du ministère étant donné le contenu du dossier. Le recours au tribunal administratif est une démarche assez longue qui décourage les salariés. La cour d’appel devrait confirmer la décision du tribunal administratif car c’est celle d’un juge. Le patron pourra aller en cassation... « La lutte à venir est longue, je compte bien la mener ».
Grandes manœuvres chez Ondulys
« Ondulys veut se débarrasser des syndicalistes CGT. La CGT dénonce trop de vérité et nuit à l’image fallacieuse qu’Ondulys veut donner. Ondulys est en pleine restructuration. On fait belle la mariée pour lui trouver un prétendant à l’achat apparemment ». Le ministère du Travail est, dans le cas d’Alice, passé outre les trois avis de refus précédent. Pour le syndicat, l’affaire Ondulys devient politique : « le gouvernement soutient les licencieurs et la répression anti-syndicale, dans la droite ligne des ‘ordonnances Macron’ et de la ‘loi El-Khomri’ ». La CGT souligne aussi que cette attaque patronale fait suite à cinq assignations depuis la création de la section en janvier 2017. En 18 mois, quatre autres adhérents ont été licenciés. Chez Ondulys, ça cartonne.