Hautmont

L’entreprise Dembiermont en difficulté depuis son rachat par Carlyle

Publié le 5 mars 2021 à 11:45

Société plus que centenaire au rayonnement international, Dembiermont, à Hautmont, a vu la diversité de ses activités diminuer année après année. L’effectif s’est réduit comme peau de chagrin. Les difficultés ont commencé après sa reprise par un fond de pension américain.

Le seul nom de Dembiermont à Hautmont évoque des souvenirs exceptionnels dans le Bassin de la Sambre. Elle a basé sa réputation en travaillant pour la défense nationale, l’aéronautique et l’aérospatiale (anneaux de la fusée Ariane notamment). Cette entreprise a fait les beaux jours du territoire en travaillant pour la défense nationale, pour l’aéronautique, pour l’aérospatiale (anneaux de la fusée Ariane notamment). Passée il y a quelques années sous le giron de l’Italien Forgival, elle a été rachetée en 2019 par le groupe Carlyle, un fonds de pension américain. De son passé, il ne reste plus que le nom sur la façade de l’usine rue Jules-Campagne. Les Américains possèdent le tout ! Basé à Washington, Carlyle Group est avant tout une société financière et non industrielle. Dans son rapport annuel de 2010 le groupe déclare pour plus de 150 milliards de dollars d’actifs sur plus de 84 fonds distincts. Carlyle est la troisième plus grande société d’investissements au monde. Parmi ses dirigeants, de nombreuses personnalités se sont succédées, telles que George Bush ou encore Olivier Sarkozy. Le groupe détiendrait 52 milliards d’euros d’actifs répartis dans 60 fonds, soit 774 transactions réalisée depuis 1987, date de sa création. Son portefeuille immobilier est estimé à 20,3 milliards d’euros dont 8,6 milliards investis en Europe. L’éviction récente du président du site d’Hautmont, Jean-françois Bedu, à la demande des américains (à la surprise générale), interroge ! Son remplaçant, Christian Haour, a déjà fait parler de lui, notamment en termes de casse d’entreprise. Entré chez AMS Group à Saint-Chamond (Loire) le 4 novembre 2019, son entreprise est mise en redressement judiciaire le 19 février 2020, soit quatre mois plus tard, et en liquidation judiciaire le 24 juin de la même année, soit sept mois après son accession. Puis il arrive à Hautmont. Mais avec quelle mission ? L’inquiétude est grande chez les salariés, dans la population et dans tout le territoire déjà fortement impacté par la casse industrielle de ces dernières années. « Préserver cet avenir, dit Myriam Baaziz, secrétaire de la section Sambre-Bavaisis du PCF, implique que l’État arrache Dembiermont des griffes du fond de pension américain et la fasse entrer dans le giron d’Airbus et Ariane Espace. »

(Photo : © Dembiermont)