Béthune

L’ombre de Michelin plane sur Bridgestone

par Philippe Allienne
Publié le 2 décembre 2019 à 11:23

Les 1 000 salariés de l’usine de pneus Bridgestone, à Béthune, sont toujours dans l’expectative. Après leur refus d’un pacte de performance collective en mai dernier -qui aurait abouti à la suppression de 140 emplois et une nouvelle organisation du travail-, ils craignent pour l’avenir du site.

Le directeur de l’usine, Philippe Burnage, estime qu’il est urgent de retrouver « une stabilité opérationnelle  ». Mais depuis que la sénatrice Cathy Apourceau-Poly a été reçue, avec des représentants des salariés, au ministère de l’Industrie, l’inquiétude est de mise. Le groupe envisage de se séparer d’un site, et celui de Béthune semble le plus vulnérable. La direction l’avoue implicitement. Il plaide pour une hausse de la production de pneus, ce que l’on nomme le « ticket » au sein de l’entreprise. Le ticket, c’est le nombre de pneus que le site doit fabriquer chaque jour. «  C’est un indicateur de bonne santé », dit-il. Sauf que ce ticket, qui était de 18 000 pneus par jour l’an dernier, passe sous la barre de 10 000. Pour la fin de l’année, il a même été évoqué la possibilité de le ramener à 8 000. L’ombre de Michelin fait craindre le pire pour un avenir proche. Les salariés sont sur le pied de garde.